Les recherches anglo-saxonnes mettent en évidence que l’évaluation des violences conjugales varie selon le sexe de l’auteur et de la victime.

La présente recherche avait pour but de préciser, dans le contexte français, les effets liés au sexe et à l’orientation sexuelle sur la perception et la réaction face aux homicides conjugaux.

Nous avons présenté à 201 sujets un homicide conjugal dans lequel on faisait varier le sexe de l’auteur et de la victime et qui impliquait des couples de sexe opposé ou de même sexe. Les sujets devaient ensuite juger l’auteur et la victime et décider du type de sanction.

Les résultats montrent que les jugements de responsabilité et les attributions de sanctions sont les plus sévères quand l’auteur est un homme, la victime une femme, les moins sévères quand l’auteur est une femme, la victime un homme. Cet écart est plus présent chez les femmes que chez les hommes. On note que les jugements pour l’auteur dans les couples de même sexe (lesbien et surtout gay) sont plus modérés, se situant le plus souvent entre ceux des couples de sexe opposé.

En discussion, on évoque l’impact de la réalité sociologique des violences conjugales, des représentations de genre et des philosophies pénales sur ces jugements et l’intérêt de sensibiliser les acteurs de la scène judiciaire et les jurés à ces effets liés au sexe.

Anglo-Saxon research shows that the evaluation of intimate partner violence varies according to the gender of the perpetrator and the victim.

The purpose of this research was to clarify, in the French context, the effects of gender and sexual orientation on the perception of and reaction to intimate partner homicide.

We presented 201 subjects with an intimate partner homicide in a between-subjects procedure in which the sex of the perpetrator and the victim was varied and which involved opposite- or same-sex couples. The subjects were then asked to judge the perpetrator and the victim and decide on punishment.

The results show that the judgments of responsibility and punishment assignments are the most severe when the perpetrator is a man, the victim a woman, the least severe when the perpetrator is a woman, the victim a man. This difference is more present for women than for men. It is noted that the judgments for the author in the couples of same-sex (lesbian and especially gay) are more moderate, being most often between those of the couples of opposite sex.

In discussion, the impact of the sociological reality of intimate partner violence, gender representations and penal philosophies on these judgments and the interest of sensitizing judicial actors and jurors to these gender-related effects are evoked.