Le présent travail visait à estimer la prévalence du syndrome d'épuisement professionnel (EP) chez les enseignants du Sud-Tunisien et à déterminer leurs facteurs associés.

Il s'agissait d'une étude transversale auprès d'un échantillon représentatif d'enseignants des écoles primaires, collèges et secondaires publiques du gouvernorat de Sfax, Sud de la Tunisie durant l'année scolaire 2020-2021, au mois d'avril au cours de la troisième vague de la pandémie COVID-19. L'EP était évalué par la version française validée de « Maslach Burnout Inventory-Human Services Survey (MBI-HSS) » comportant 22 items.

Parmi les 525 enseignants, 292 étaient des femmes (55,6 %) et 478 (91 %) étaient mariés. L'âge médian était de 48 ans avec un intervalle interquartile (IIQ)=[41-53] ans. Une maladie chronique associée et des douleurs dorsales étaient notées respectivement dans 132 (25,1 %) et 377 (71,8 %) cas. La prévalence de l'EP chez les enseignants était de 47,2 % (n=248). L'analyse multivariée a montré que les facteurs indépendants de l'EP étaient le sexe féminin (Odds ratio ajusté (ORa)=3,5; p=0,001), les douleurs dorsales (ORa=3,2; p<0,001), la consommation quotidienne de café (ORa=1,7; p=0,015), le contact étroit avec des cas de COVID-19 (ORa=1,6; p=0,021) et avoir des problèmes avec les élèves (ORa=1,5; p=0.02). Par ailleurs, l'activité physique (ORa=0,6; p=0,022) et une formation sur la prévention du COVID-19 (ORa=0,56; p=0,004) étaient indépendamment associées à une plus faible prévalence de l'EP.

Les enseignants présentant un risque plus élevé d'EP étaient identifiés, pour lesquels une attention particulière devrait être prise. Un programme de promotion de la santé mentale chez les enseignants devrait être une priorité à planifier.