Valider le seuil de néphrotoxicité qui nécessite un relais par un autre traitement antifongique chez les patients hématologiques traités par amphotéricine B (AmB) dans le cadre d’un traitement antifongique empirique.

Trente-deux patients traités par AmB ont été inclus dans une étude prospective multicentrique randomisée, lorsque l’élévation de créatininémie était supérieure ou égale à 30 %. Les patients du groupe relais précoce recevaient l’AmB liposomale dès la randomisation et les patients du groupe relais tardif recevaient l’AmB liposomale seulement lorsque l’élévation de la créatininémie était supérieure ou égale à 100 % ou lorsque la créatininémie atteignait 170μmol/L.

Trente et un patients ont été analysés : 16 dans le groupe relais précoce et 15 dans le groupe relais tardif (sept patients ont reçu en relais l’AmB liposomale et huit ont continué le traitement par AmB conventionnelle). L’âge moyen des patients était de 48 ans et 68 % étaient des hommes. La pathologie maligne hématologique la plus fréquente était la leucémie aiguë (94 %). Dans le groupe relais tardif, la dégradation de la fonction rénale s’est poursuivie après la randomisation alors qu’elle s’est stabilisée dans le groupe relais précoce : respectivement −16,8 et −1,5 % de variation médiane de la clairance de la créatinine pour les groupes relais tardif et relais précoce (p=0,03). Sur le plan pharmacoéconomique, le relais précoce, du fait d’une moindre durée d’hospitalisation, n’a pas induit de surcoût comparé au relais tardif.

Cette étude suggère que le relais précoce par AmB liposomale améliore la fonction rénale en comparaison avec le relais tardif.

The authors had for aim to define the threshold of nephrotoxicity before switching to other antifungal treatment in hematological patients treated by conventional amphotericin B (AmB) as an empiric antifungal treatment.

A prospective randomised multicenter study was made on 32 neutropenic hematological patients receiving conventional AmB for empirical antifungal treatment. The patients were randomised after a greater than or equal to 30% increase of serum creatinine (sCr). Patients in the early-switch group received liposomal AmB just after randomisation and patients in the late-switch group received liposomal AmB only when serum creatinine increase was greater or equal to 100% or sCr reached 170μmol/L.

Thirty-one patients were analysed: 16 patients in the early-switch group and 15 patients in the late-switch group (seven switched to liposomal AmB and eight continued conventional AmB treatment). The mean age of patients was 48 years and 68% were men. The most frequent underlying haematological malignancy was acute leukemia (94%). In the late-switch group, the degradation of renal function continued after randomisation contrary to the early-switch group: median variations of calculated sCr clearance in early- and late-switch groups were −16.8 and −1.5%, respectively (P=0.03). Moreover, an early switch was cost-effective with a sCr lower duration of hospitalisation in comparison with a late switch.

This randomised trial suggests that an early switch to Liposomal AmB improves and preserves renal function in comparison with a late switch.