L'anémie représente un problème majeur de santé publique, plus particulièrement en Afrique, et touche particulièrement les femmes enceintes et les jeunes enfants. Le but de cette étude était d'estimer la part d'anémie infantile (AI) attribuable à des facteurs liés à l'enfant, à la mère et au ménage au Togo.

Les données de la première enquête nationale togolaise sur les indicateurs du paludisme, réalisée entre septembre et novembre 2017, ont été utilisées. Les données sur les caractéristiques des enfants, leurs mères ainsi que leur environnement ont été recueillies au moyen d'un questionnaire standard administré en face-à-face par des enquêteurs formés. L'AI était définie comme un taux d'Hb<11 g/dL. Des modèles de régression de Poisson avec variance robuste ont été utilisés pour identifier les déterminants de l'AI. A partir du modèle multivarié, des fractions de l'AI attribuables à différents facteurs ont été estimées.

Au total, 2796 enfants âgés de 6 à 59 mois ont été inclus dans les analyses. La prévalence de l'anémie était de 75,0 %. Les facteurs associés significativement à l'anémie infantile (p-valeur<0,05) étaient: le jeune âge, un ordre de naissance tardif, une infection palustre chez l'enfant, une jeune mère, l'anémie maternelle, le manque d'éducation maternelle, le nombre élevé d'enfants ≤5 ans dans le ménage, un sanitaire non amélioré et un faible revenu du ménage. L'estimation de la part d'AI attribuable aux facteurs liés à l'enfant, à la mère et au ménage était respectivement de 31,2 %, 18,2 % et 22,9 %. La part d'AI attribuable à ces facteurs combinés était de 56,5 %.

L'étude a mis en évidence une forte prévalence de l'AI et les facteurs qui contribuent à cette charge élevée au Togo. Ces résultats pourront constituer de base pour de futurs actions ciblés de prévention dans la lutte contre l'anémie infantile.