Quel est le rôle de l’alimentation dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ? - 07/09/23
What is the role of diet in inflammatory bowel disease?
Résumé |
L’étude du rôle de l’alimentation dans la genèse des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) suscite un intérêt grandissant. Les patients atteints de MICI associent souvent leur alimentation à leurs symptômes ou à un risque de rechute. Ainsi, ces croyances conduisent à des régimes restrictifs afin de limiter l’exposition à certains composants alimentaires. Les facteurs de risque de cette restriction alimentaire sont maintenant établis et sont liés à la pathologie, à l’activité de la maladie, à la santé psychique des patients mais également à des sources d’information nutritionnelles divergentes. Ces régimes restrictifs sont à risque de dénutrition, de carence mais également de troubles anxio-dépressifs. Les études épidémiologiques ont pu démontrer le rôle de facteurs alimentaires dans le risque de développer une MICI. Globalement, les régimes méditerranéens réduisent le risque de développer une MICI. À l’inverse, le régime « occidental » (riche en graisses, en sucres, en sel, en protéines animales et en aliments ultra-transformés) majore le risque de survenue d’une MICI. Les études expérimentales démontrent la capacité des nutriments à moduler la réponse inflammatoire intestinale en jouant sur la composition du microbiote intestinal, la fonction de barrière intestinale ou les différents acteurs de l’immunité. Le niveau de preuves scientifiques est actuellement insuffisant pour proposer un régime anti-inflammatoire pour les patients atteints de MICI. Cependant, des pistes de recherche clinique prometteuses méritent d’être investiguées à l’avenir par le biais d’études interventionnelles randomisées. Comme l’ESPEN l’indique dans ses recommandations avec un consensus fort, chaque patient devrait bénéficier d’un suivi diététique par un professionnel de santé dans le cadre d’une approche multidisciplinaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Diet is suspected to play a key role in IBD natural history. IBD patients often believe that diet is associated with symptoms and flares, leading to restrictive diets avoiding dietary components considered as potentially harmful. The risk factors of this restrictive eating disorder are now reported and result from disease activity, from patients’ psychological health and from confusing dietary advice. These restrictive diets are at risk of undernutrition, nutritional deficiencies and of mixed anxiety-depressive disorders. Epidemiological studies have highlighted the role of dietary factors in IBD risk. Mediterranean diets tend to reduce the risk of developing IBD. Conversely, the “Western” diet (high intakes of fat, sugar, salt, animal protein and ultra-processed foods) increases the risk of developing IBD. Experimental studies demonstrate the ability of nutrients to modulate the intestinal inflammatory response by influencing the composition of the intestinal microbiota, the function of the intestinal barrier or various actors of immunity. The level of scientific evidence is currently insufficient to propose an anti-inflammatory diet for IBD patients. Nevertheless, promising avenues of clinical research deserve to be investigated in the future through randomised interventional studies. As recommended by ESPEN statements with a strong consensus, every patient should benefit from dietary follow-up by a health professional as part of a multidisciplinary approach.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Régime alimentaire, Maladie inflammatoire de l’intestin, Aliments ultra-transformés, Colite
Keywords : Diet, Inflammatory bowel disease, Ultra-precessed food, Colitis
Abbreviations : MICI, RCH, CDED
Plan
Vol 37 - N° 3
P. 124-129 - septembre 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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