Étudier l’impact psychopathologique de l’exposition à la violence conjugale des parents chez les enfants et les adolescents en consultation de pédopsychiatrie et les facteurs associés à la capacité de résilience face à cette violence.

L’étude était transversale sur un échantillon de 30 enfants et adolescents, âgés entre 6 et 18 ans, exposés à des situations de violence conjugale et suivis au service de pédopsychiatrie de Sfax. L’étude des répercussions psychopathologiques a été réalisée à partir des entretiens pédopsychiatriques. L’évaluation de la résilience a été effectuée par la Child and Youth Resilience Measure.

Les enfants et les adolescents exposés à la violence conjugale étaient atteints de troubles liés à des traumatismes et à des facteurs de stress dans 40 % des cas, de troubles de l’humeur dans 33,3 % des cas et de troubles externalisés dans 6,6 % des cas. Il a été noté que les enfants étaient plus résilients, par rapport aux adolescents, dans le domaine des soins affectifs prodigués par leurs parents (12,66±2,02 vs. 9,46±2,69 chez les adolescents ; p=0,001). Par contre, les adolescents étaient significativement plus résilients que les enfants dans le domaine des facteurs contextuels englobant la spiritualité (6,46±1,4 vs. 4,53±1,06 ; p=0,000), l’éducation (11,13±2,13 vs. 8,4±1,54 ; p=0,000) et la culture (11,13±2,13 vs. 8,4±1,54 ; p=0,000). La scolarisation de l’enfant et l’absence de trouble psychiatrique chez la mère étaient associées à une meilleure résilience chez les enfants. L’exposition de l’enfant à la violence conjugale en étant à la fois témoin et victime était associée à une moindre capacité de résilience.

L’exposition à la violence conjugale a un retentissement important sur la santé mentale des enfants qui y sont exposés. L’étude de la résilience et des facteurs qui y sont associés pourrait être ainsi utile afin de limiter les répercussions délétères chez les enfants et favoriser un développement harmonieux.

Conjugal violence is a social problem whose impact extends beyond the couple, to the children who are exposed.

To study the psychological impact of exposure to conjugal violence in children and adolescents in child psychiatry consultation and the factors associated with their capacity for resilience.

We conducted a cross-sectional study on a sample of 30 children and adolescents, aged between 6 and 18 years and exposed to conjugal violence. Patients were recruited from the child psychiatry unit of the Hospital University of HediChaker of Sfax. We conducted clinical interviews to identify the psychological impact of conjugal violence on children. The resilience evaluation was done by self or hetero passation of the Child and Youth Resilience Measure (CYRM).

Children and adolescents exposed to conjugal violence suffered from trauma-related disorders and stressors in 40% of cases, mood disorders in 33.3% of cases and externalized disorders in 6.6% of cases. We found that children were more resilient than adolescents in the area of emotional care provided by their parents (12.66±2.02 vs. 9.46±2.69 among adolescents; P=0.001). In contrast, adolescents were significantly more resilient than children in the area of contextual factors including spirituality (6.46±1.4 vs. 4.53±1.06; P=0.000), education (11.13±2.13 vs. 8.4±1.54; P=0.000) and culture (11.13±2.13 vs. 8.4±1.54; P=0.000). The child's education and good mental health for the mother were associated with better resilience in the children. The child's exposure to conjugal violence by being both a witness and a victim was associated with a reduced capacity for resilience.

Exposure to conjugal violence has a significant impact on the mental health of children exposed. The study of resilience and associated factors could thus be useful in order to limit the deleterious repercussions on children and provide them with harmonious development both on the somatic and psychological levels.