Polyconsommation de substances psychoactives (alcool, tabac et cannabis) dans la population générale française en 2005 - 14/05/08
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Résumé |
Objectif |
> Quantifier différentes formes de polyconsommation de drogues au sein de la population française, ainsi que les principaux facteurs qui y sont associés.
Méthodes |
> À partir des données d’une enquête en population générale portant en partie sur les usages de drogues, le Baromètre santé 2005, la polyconsommation a été abordée par 2 indicateurs, la polyconsommation régulière d’au moins 2 produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, et le cumul de consommation, au cours de l’année, d’au moins 2 drogues illicites hors cannabis, sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il s’agissait d’usages concomitants.
Résultat |
> La polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis concernait 8,3 % de la population. Les 20–24 ans étaient l’une des tranches d’âges les plus consommatrices de tabac et de cannabis, avec 11,6 %. La polyconsommation régulière des 3 produits était rare : moins de 1 % des individus de 15 à 64 ans ; elle était maximale parmi les 20–29 ans, avec moins de 2 % de la tranche d’âge. La principale association était celle de l’alcool et du tabac dès l’âge de 35 ans. Les polyconsommations incluant le cannabis étaient rares au-delà de 34 ans. Il existait un lien fort entre consommation de cannabis et usages d’autres produits psychoactifs illicites. Le cumul d’usage au cours de la vie de produits psychoactifs illicites hors cannabis concernait 10,0 % des 15–34 ans ; pour l’usage au cours de l’année, il était de 2,3 %. Les facteurs associés à ces pratiques étaient les situations de chômage, le fait d’être un homme et d’être jeune, tandis que l’inscription dans des études supérieures apparaissait plutôt être une situation éloignant les jeunes adultes des différentes formes de polyconsommation.
Discussion |
> Les situations de polyconsommation se traduisent souvent par des situations de prise de risque ou de vulnérabilité qui justifient une attention particulière à porter à ces pratiques. Les enquêtes en population générale ne couvrent pas les populations les plus vulnérables et les plus désocialisées et ne permettent pas de décrire les formes problématiques des polyconsommations. Elles fournissent des éléments de cadrage utiles pour apprécier la diffusion des polyconsommations les plus courantes dans la population et en évaluer les retombées sanitaires et sociales probables.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objective |
> To quantify the different forms of polydrug use in the French population and the principal factors associated with it.
Methods |
> Data came from the Baromètre Santé 2005, a general population study. Polydrug use was approached by 2 indicators: regular use of at least 2 products among alcohol, tobacco and cannabis, and the use during the year of at least 2 illegal drugs besides cannabis (not necessarily concomitantly).
Results |
> Regular use of some combination of alcohol, tobacco and cannabis was reported by 8.3% of the population. Those aged 20–24 years combined tobacco and cannabis most frequently, with 11.6% reporting this joint use. Regular consumption of all 3 products was rare, reported by less than 1% of those aged 15–64 years. It was highest among those aged 20–29 years, but still less than 2% of the age group. The principal combination for those aged 35 years or older was alcohol and tobacco, and those in this group rarely combined cannabis with another substance. There was a strong association between cannabis use and use of other illicit psychoactive substances. Lifetime use of illicit psychoactive substances except for cannabis was reported by 10.0% of the 15–34 year-olds; for use during the previous year, it was 2.3%. The factors associated with these practices were unemployment, male gender, and youth. Postsecondary education appeared to distance young adults from the different forms of polydrug use.
Discussion |
> Because use of multiple psychoactive substances is often associated with risk-taking or vulnerability, particular attention to these practices is justified. Surveys in the general population do not cover the most vulnerable or most “desocialized” populations and do not allow the most dangerous forms of polydrug use to be described. They supply useful information for assessing the extent of the most common combined uses in the population and their probable health and social repercussions.
Ce qui était connu
• | La polyconsommation de drogues illicites est fréquente au sein des populations de consommateurs de drogues prises en charge par le système sanitaire. |
• | Elle est plus courante au sein des populations les plus marginalisées. |
• | Elle est le moyen de multiplier ou de gérer les effets psychoactifs des différents produits, ou de pallier un approvisionnement déficient en un produit. |
Ce qu’apporte l’article
• | La polyconsommation de drogues existe dans la population générale, principalement sous la forme d’une consommation régulière d’alcool et de tabac, mais aussi de cannabis dans le cas des adolescents et jeunes adultes. |
• | Elle est en baisse du fait des diminutions récentes des consommations des produits licites. |
• | Cette polyconsommation régulière est surtout le fait des jeunes générations, et est associée à des expérimentations plus nombreuses d’autres drogues illicites que le cannabis. |
• | La polyconsommation est plus fréquente parmi les chômeurs, mais pas davantage parmi les étudiants ou scolarisés que les actifs occupés, ce qui suggère une attention particulière portée aux populations socialement fragilisées qui s’exposent davantage à un risque pour leur santé. |
Plan
Vol 37 - N° 2P1
P. 207-215 - février 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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