Déficit en vitamine D chez l’homme âgé vivant à domicile ou en institution en milieu urbain - 14/05/08
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Résumé |
Objectifs |
De nombreux travaux relatent la carence sévère en vitamine D chez les sujets âgés et son implication dans divers problèmes de santé non limités aux troubles du métabolisme osseux. Si la plupart des publications concernent la femme âgée, le problème est moins connu chez le patient masculin. Ce travail s’est intéressé à la déficience en vitamine D chez l’homme âgé vivant à domicile ou en institution, en milieu urbain.
Méthodes |
Trois cent trente-six hommes âgés de 65 ans ou plus ont été recrutés aléatoirement en médecine générale à domicile et en institution entre décembre 2005 et juin 2006. Les variables suivantes ont été étudiées : âge, résidence (domicile ou institution), antécédents de chutes et de fractures, autonomie (Katz), mobilité (TUG), équilibre, sorties à l’extérieur, taux sanguin de 25-OH-D, débit de filtration glomérulaire (MDRD) et indice PINI.
Résultats |
Parmi les 336 patients, 45 (13%) ont été exclus en raison d’une prise connue de vitamine D, réduisant l’échantillon à 291 patients, 174 en ambulatoire et 117 institutionnalisés. Ces derniers étaient significativement plus âgés et moins autonomes. Leur taux de 25-OH-D était constamment plus bas que celui des sujets ambulatoires. Une carence sévère en vitamine D (25-OH-D<12ng/mL) a été observée chez 79% des patients en institution et 57% des patients ambulatoires (p<0,0001). Les chiffres correspondants pour la déficience légère à modérée en vitamine D (12-32ng/mL) étaient respectivement de 21 et 42%. Seuls 2 patients à domicile n’étaient pas carencés (25-OH-D≥32ng/mL). Parmi les patients en institution, ceux qui présentent une carence sévère ont plus souvent un TUG≥30s, un périmètre de marche≤100m, ils se déplacent peu et sortent moins à l’extérieur. Pour les patients à domicile, aucune de ces variables n’a montré de différence statistiquement significative entre les carencés sévères et les autres.
Discussion |
Les biais potentiels de l’étude sont discutés. Les variations saisonnières du taux de vitamine D sont faibles et comparables dans les 2 groupes. L’étude confirme la prévalence élevée de la déficience en vitamine D chez l’homme âgé. Les résultats peuvent probablement être étendus à d’autres villes européennes présentant des caractéristiques semblables. L’interprétation des résultats de 25-OH-D est discutée, notamment le choix des taux de 12 et 32ng/mL pour définir respectivement carence sévère et modérée.
Conclusion |
Le patient âgé masculin n’est pas épargné par la carence en vitamine D qui est généralisée et particulièrement sévère en institution. Les patients à domicile montrent aussi fréquemment des carences modérées à sévères. La supplémentation en vitamine D devrait être systématique en institution et probablement recommandée pour tout sujet de plus de 65 ans. Les normes de laboratoire devraient être harmonisées et conformes aux connaissances récentes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
Many studies report severe vitamin D deficiency in the elderly and its involvement in various health problems (not limited to bone metabolism disorders). Most papers concern elderly women, however, and little is known about this problem among elderly men. This study focused on vitamin D deficiency in elderly men living in urban areas, whether at home or in an institution.
Methods |
Between December 2005 and June 2006, we randomly recruited from general practices 336 men aged 65 years or more, living either at home or in institutions for the elderly. The variables studied were: age, residence (home or institution), fall and fracture history, independence (Katz), mobility (TUG), balance, outdoor walking, blood 25-OH-D level, glomerular filtration rate (MDRD) and PINI index.
Results |
Of the 336 men, 45 (13%) were excluded because they were already receiving vitamin D treatment. The study thus included 291 patients, 174 community-dwelling and 117 institutionalized. The latter were significantly older and had less independence. Their 25-OH-D levels were also significantly lower than for community-dwelling subjects. The prevalence of severe vitamin D deficiency (25-OH-D<12ng/mL) was 79% among men in institutions and 57% among those living in the community (p<0.0001), and for mild and moderate vitamin D deficiency (12–32ng/mL), 21% and 42%, respectively. Overall, only 2 men, both living at home, had normal vitamin D levels (25-OH-D ≥ 32 ng/mL). In institutions, factors predictive of severe deficiency were TUG≥30s, walking distance≤100m and lack of outdoor walking. Among the men living at home, none of the variables studied was associated with severe vitamin D deficiency.
Discussion |
Potential biases of the study are discussed. Seasonal variations of vitamin D levels were small and comparable in both groups. The study confirms the high prevalence of vitamin D deficiency in elderly men. These results could probably be extended to other European cities with similar characteristics. The problem of interpreting 25-OH-D results with respect to current laboratory norms for defining severe or moderate vitamin D deficiency (12 and 32ng/mL, respectively) is also discussed.
Conclusion |
Vitamin D deficiency is widespread and severe in elderly men, especially those living in institutions. Moderate to severe deficiency is also frequent among men living at home. Vitamin D supplementation should be routinely prescribed in institutions for the elderly and probably also to any individual over 65 years. Laboratory norms should be harmonized and consistent with recent medical evidence.
Ce qui était connu
• | Il existe une carence importante en vitamine D chez la femme âgée et chez l’homme âgé à risque. |
• | Une dose minimale de 800 à 1 000UI/j de vitamine D est efficace et sûre pour un adulte, même sans suivi médical particulier ; en cas de carence sévère, des doses plus importantes sont requises (2000 à 4000UI/j). |
• | Cette supplémentation est recommandée systématiquement chez la femme ménopausée et chez l’homme à risque d’ostéoporose ou de chute. |
Ce qu’apporte l’article
• | Il existe une carence importante chez l’homme de 65 ans et plus, même vivant à domicile. |
• | Il n’y a pas de profil type ou de facteur de risque bien identifiable d’une carence sévère. |
• | Une supplémentation est à recommander systématiquement chez tout patient âgé en institution et probablement aussi à domicile. |
• | Un dosage de 25-OH-D peut être utile pour mesurer la sévérité de la carence. |
Plan
Vol 37 - N° 2P1
P. 191-200 - février 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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