L'implantation cochléaire de l'enfant est développée en France depuis les années 1990. Elle est indiquée en cas de surdité sévère à profonde bilatérale ne permettant pas un bon développement du langage avec des prothèses auditives. Cette technique de réhabilitation auditive est proposée au terme d'une évaluation pluridisciplinaire prenant en compte les éléments médicaux, rééducatifs et sociaux. Les indications suivent les recommandations de la Haute autorité de santé et de la Société française d'ORL, et se sont élargies récemment. Il s'agit d'une intervention chirurgicale bien codifiée, qui se pratique en respectant au maximum les structures fonctionnelles de l'oreille interne afin de préserver l'audition résiduelle de l'enfant. Toute implantation cochléaire doit impérativement être accompagnée d'une rééducation orthophonique spécifique, adaptée à l'évolution linguistique, aux éventuelles particularités de développement de l'enfant. Le suivi des enfants implantés doit être régulier afin de permettre un réglage optimum de l'implant, de surveiller la survenue de complications (précoces et tardives), de repérer précocement ceux qui n'ont pas une évolution linguistique aussi bonne qu'attendue afin d'adapter la prise en charge. Associé à une rééducation orthophonique intensive, l'implant permet aux enfants présentant une surdité sévère à profonde congénitale bilatérale isolée, implantés précocement, d'accéder à un niveau de langage équivalent à celui de leurs pairs entendants dans 70 à 80 % des cas. Aujourd'hui les indications de l'implant évoluent et celui-ci peut être proposé en cas d'audition résiduelle. La présence de troubles associés n'est pas une contre-indication à l'implant mais les bénéfices attendus doivent être expliqués aux parents. C'est grâce à une bonne connaissance des indications et des limites mais aussi par un accompagnement ajusté aux besoins et au développement de l'enfant, que l'implant sera le plus bénéfique et que l'on pourra limiter le risque d'utilisation partielle ou de non-utilisation.