La prescription d'un régime alimentaire fait partie intégrante de la thérapeutique de nombreuses maladies chroniques : obésité, diabète, hypertension artérielle, dyslipidémies, affections rénales. Comme tout traitement, les régimes doivent répondre au grand principe « d'efficience » en sachant que ce terme recouvre plusieurs composantes : l'efficacité, la sécurité, la qualité de vie, la satisfaction du patient et le coût. La prescription nutritionnelle est cependant beaucoup plus délicate que celle d'un traitement pharmacologique car elle implique plusieurs étapes. La première est celle du diagnostic nutritionnel avec une évaluation des dépenses et des apports énergétiques du sujet. La deuxième étape consiste à définir la stratégie nutritionnelle : régime hypocalorique si le sujet est en excès pondéral, régime antiathérogène, antithrombogène, hypolipidémiant dans le cadre de la prévention cardiovasculaire, et régimes spécifiques en fonction de la pathologie chronique. C'est ainsi que la focale doit être mise sur les apports glucidiques en quantité et qualité chez les diabétiques, sur les apports sodés chez les patients hypertendus ou souffrant de rétention hydrosodée, et sur les apports protidiques dans tous les cas avec une mention particulière chez les sujets ayant une affection rénale. La balance glucides/monoinsaturés doit être modulée en fonction du degré d'insulinorésistance. La troisième étape est celle de l'éducation nutritionnelle afin que le sujet puisse s'autogérer. Dans tous les cas, le régime doit être le moins contraignant possible sur le plan gustatif et financier afin de le rendre acceptable sur le long terme. Une attention particulière doit être portée à la palatabilité en maintenant une consommation de corps gras qui assure « l'onctueux », avec une mention particulière pour l'huile d'olive qui est l'une des bases du régime méditerranéen. Enfin, il convient d'éviter les prescriptions diététiques qui ne respectent pas les grands équilibres nutritionnels d'une alimentation saine.