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Impact de la réalité virtuelle thérapeutique dans la gestion de la douleur et de l’anxiété liées aux soins en hématologie : focus chez les patients âgés de 75 ans et plus - 18/06/23

Doi : 10.1016/j.revmed.2023.04.311 
H. Vanquaethem 1, , A.L. Septans 2, K. Le Du 3
1 Médecine interne, 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mande, Paris 
2 Département d’onco-hématologie, institut interrégional de cancérologie, centre Jean-Bernard, Le Mans 
3 Hématologie, hôpital Privé du Confluent, Nantes 

Auteur correspondant.

Résumé

La prise en charge de la douleur et l’anxiété liées à certains gestes diagnostiques en oncohématologie peut se révéler complexe chez les personnes âgées [1]. L’immersion dans une « réalité virtuelle » a un effet antalgique et anxiolytique démontrée dans le domaine oncologique [2]. L’étude REVEH [3], un essai multicentrique de phase II–III, a récemment prouvé l’efficacité de la VR lors d’une procédure douloureuse, à savoir la réalisation d’une biopsie ostéomédullaire (BOM). Nous nous sommes ici intéressées aux patients de 75 ans et plus de cette étude pour évaluer l’efficacité et la tolérance de la VR était dans cette population moins habituée aux nouvelles technologies. Les patients inclus dans l’étude recevaient, pendant le geste et en prévention de la douleur liée à la réalisation d’une BOM, soit un mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote (MEOPA), soit une séance de réalité virtuelle (VR). Cette séance était effectuée via un dispositif comprenant un masque de VR (avec 4 environnements en 3 dimensions) et un casque binaural. La douleur était évaluée par échelle visuelle analogique (EVA), l’anxiété par le questionnaire IASTA (score variant de 20 à 80). Au total, 118 patients ont été inclus et évaluables dans l’étude REVEH, dont 27 patients, âgés de 75 ans et plus (22,9 %). Sieze patients étaient dans le groupe MEOPA, 11 dans le groupe VR. Un patient a refusé la réalisation de la séance de VR après démonstration, un patient n’a pas toléré la séance. Aucun patient du groupe VR n’a présenté de nausées, vertiges ou maux de tête. La douleur moyenne ressentie était de 3,2 dans le groupe MEOPA et d’1,4 dans le groupe VR (p=0,0871). Cette douleur ressentie en moyenne, en considérant l’ensemble de la population étudiée, indépendamment de l’âge, était de 3,5 dans le groupe MEOPA et 3 dans le groupe VR. L’anxiété était de respectivement 41,9 et 31,8 avant et après le geste pour le groupe MEOPA, et dans le groupe VR de 36,7 et 31, 6 (p=0,2969 et p=0,8908). On ne retrouvait pas de différence significative entre les deux groupes concernant la satisfaction globale des patients. Parmi la population de sujets âgés, la VR a été aussi efficace que le MEOPA pour prévenir la douleur et l’anxiété liées à la réalisation d’un BOM, et ce, avec une bonne tolérance globale. On peut également souligner une tendance (p<0,1) à une douleur moyenne ressentie moins importante chez les patients du groupe VR. L’utilisation de la réalité virtuelle est une méthode efficace et sûre pour la prévention de la douleur liée à une BOM chez les personnes âgées de notre étude. Dans cette population fragile, présentant des comorbidités contre-indiquant potentiellement à d’autres stratégies antalgiques comme le MEOPA, l’utilisation (et l’évaluation) de la VR pourrait être étendue à d’autres gestes invasifs douloureux et/ou itératifs (ponctions lombaires, ponctions pleurales, manipulation des cathéters veineux centraux…).

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Vol 44 - N° S1

P. A95-A96 - juin 2023 Retour au numéro
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