Intérêt du CAP (Controlled Attenuation Parameter) dans le dépistage de la stéatose hépatique chez les patients mono-infectés par le VIH - 18/06/23
Résumé |
Les patients vivants avec le VIH (PVVIH) sont à haut risque de développer une stéatose hépatique, et ce, même en dehors de toute co-infection VHB/VHC, en raison, à la fois, d’une infection chronique par le VIH, de l’utilisation à vie des antirétroviraux (ARV) et de la fréquence des comorbidités telles que le surpoids, le diabète ou l’insulinorésistance. L’objectif de notre étude est d’évaluer la prévalence de la stéatose hépatique et des facteurs associés chez 30 PVVIH non infectés par les VHC/VHB et déjà sous traitement antirétroviral (ARV). Il s’agit d’une étude prospective transversale menée au sein de notre centre de maladies infectieuses et tropicales colligeant 30 PVVIH. Ces patients ont bénéficié d’un dépistage de la stéatose hépatique entre le 01/07/2022 et le 31/12/2022. Ce dépistage comprend un fibroscann (les valeurs du CAP ont été classées en 4 grades : <238dB/m [pas de stéatose], de 238 à 258dB/m [stéatose légère], de 259 à 291dB/m [stéatose modérée] et ≥ 292dB/m [stéatose sévère]), une échographie hépatique ainsi que la mesure des paramètres permettant le calcul du Fatty Liver Index (FLI) (triglycérides, gamma GT, indice de masse corporelle [IMC] et tour de taille). Unscore FLI ≥ 60 définit la présence d’une stéatose hépatique. Nous avons recensé 30 PVVIH. L’âge moyen était de 48 ans, le sexe-ratio H/F était de 2 (20 hommes et 10 femmes). Le délai moyen de suivi de l’infection était de 9 ans. Le taux moyen de CD4 était de 745 c/mm3 (dont 4 PVVIH<200 c/mm3). Soixante-quinze pour cent des PVVIH avaient une charge virale indétectable, 74 % étaient au stade c. Tous les patients étaient sous inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), dont 65 % sous trithérapie : zidovudine+lamivudine+éfavirenz et 7 % sous antiprotéases. En ce qui concerne la répartition des facteurs de risque associés à la stéatose, 4 patients (14 %) étaient diabétiques, 7 patients (24 %) avaient une lipodystrophie, 5 patients (17 %) étaient obèses (médiane IMC à 26,2kg/m2 versus 22,4kg/m2 chez le reste des PVVIH non obèses), 4 patients (14 %) avaient un syndrome métabolique et un seul patient était hypertendu. La médiane des transaminases était de 33 UI/mL pour les ASAT et 32 UI/mL pour les ALAT. Le fibroscann a été réalisé chez tous les PVVIH. Le score FLI a pu être mesuré chez 26 patients (87 %) et l’échographie hépatique a été réalisée chez 10 patients (34 %). Le fibroscann a montré une stéatose hépatique chez 12 cas (40 %) : légère chez 3 patients (médiane de CAP à 249dB/m) ; modérée chez 6 patients (médiane de CAP à 270dB/m) et stéatose sévère chez 3 patients, parmi lesquels 4 patients avaient une lipodystrophie, 3 patients étaient obèses, 2 patients avaient un syndrome métabolique et un seul patient était diabétique. Le score FLI était ≥ 60 chez 5 patients (17 %) et l’échographie hépatique a retrouvé une stéatose hépatique chez 4 patients (14 %). L’analyse de corrélation a montré que la valeur du CAP était corrélée de façon positive et significative avec l’ensemble des trois examens. Notre étude a montré l’association entre la stéatose hépatique et l’infection à VIH en raison, à la fois, de l’infection chronique, et de l’utilisation à vie des ARV souligne la nécessité de ce dépistage et de pouvoir disposer des nouveaux outils non invasifs actuellement utilisés en population générale, notamment le fibroscann.
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Vol 44 - N° S1
P. A249-A250 - juin 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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