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Les rapports plaquettes/lymphocytes (PLR) et PNN/lymphocytes (NLR) ont-ils une valeur pronostique chez les patients hospitalisés pour cirrhose décompensée ? - 18/06/23

Doi : 10.1016/j.revmed.2023.04.212 
Y. Fetati , M. Serghini, N. Ben Safta, S. Tlili, S. Laabidi, N. Ben Mustapha, A. Laabidi, M. Fekih, L. Zouiten, J. Boubaker
 Service de gastro-enterologie A, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

La décompensation est un tournant évolutif au cours de la cirrhose. Elle est grevée d’une morbi-mortalité élevée. Les complications de la cirrhose aggravent encore plus ce pronostic sombre. L’objectif de notre travail était d’étudier la valeur pronostique des rapports plaquettes/lymphocytes (PLR) et PNN/lymphocytes (NLR) chez les patients hospitalisés pour cirrhose décompensée. Nous avons mené une étude rétrospective, colligeant tous les patients cirrhotiques hospitalisés pour une décompensation œdémato-ascitique de leur cirrhose durant la période allant de décembre 2013 à juillet 2022. Nous avons exclu les patients qui avaient un carcinome hépatocellulaire. Nous avons étudié les PLR et NLR à partir de la numération formule sanguine réalisée au premier jour de l’hospitalisation. Les paramètres démographiques, clinicobiologiques, morphologiques et évolutifs ont été analysés par le logiciel SPSS dans sa version 26. Cent quatre patients ont été inclus. L’âge moyen était de 63,62 ans avec un sexe-ratio H/F=1,3. Onze patients (10,6 %) étaient éthyliques chroniques et 20,2 % étaient tabagiques. La cirrhose était d’origine virale B ou C chez 48,1 % des cas et d’origine indéterminée dans 27,9 % des cas. Le score de Child-Pugh médian était de 9 [extrêmes : 5–13]. Les patients avaient des varices œsophagiennes dans 85 % des cas et 7 % avaient des varices gastriques. Quarante-six patients (44,2 %) avaient présenté au moins une complication de la cirrhose durant l’hospitalisation représentée par infection spontanée du liquide d’ascite (ISLA) dans 3 % des cas, un syndrome hépatorénale dans 14,7 % des cas, une encéphalopathie hépatique dans 20,4 % des cas et une hémorragie digestive dans 11,8 % des cas. Le PLR était en moyenne de 103,8 [extrêmes : 3,5–747,1], le NLR était en moyenne de 4,5 [extrêmes : 0,5–44,5]. Nous avons retrouvé que le PLR était plus élevé chez les patients ayant présenté une infection spontanée du liquide d’ascite (346,24 pour les patients compliqués d’ISLA vs 96,9 pour les autres, p<0,001). En revanche, le PLR n’était pas associé à l’apparition d’un syndrome hépatorénal (p=0,62), d’une EH (p=0,3), d’une hémorragie digestive (p=0,96) ou d’une insuffisance hépatique aiguë sur chronique (p=0,14). En ce qui concerne le NLR, nous n’avons pas retrouvé d’association significative avec l’apparition de complications au cours de l’hospitalisation (p=0,3 pour l’infection spontanée du liquide d’ascite, p=0,68 pour le syndrome hépatorénal, p=0,22 pour l’encéphalopathie hépatique, p=0,621 pour l’hémorragie digestive et p=0,69 pour l’insuffisance hépatique aiguë sur chronique). Au total, 14 patients (14,1 %) sont décédés au cours de l’hospitalisation. L’élévation de l’un ou l’autre des deux rapports n’était pas associée à un taux de mortalité plus élevé, avec un p=0,96 pour le PLR et un p=0,12 pour le NLR. Un PLR élevé permettrait de prédire l’apparition d’une infection spontanée du liquide d’ascite chez les patients hospitalisés pour une décompensation œdémato-ascitique d’une cirrhose. Nous n’avons pas retrouvé de valeur pronostique du NLR dans notre série.

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Vol 44 - N° S1

P. A238-A239 - juin 2023 Retour au numéro
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