À propos d’un acrosyndrome paranéoplasique - 18/06/23
Résumé |
Introduction |
Les syndromes paranéoplasiques représentent l’ensemble de signes cliniques et/ou biologiques survenant au cours d’un processus néoplasique, indépendamment de tout envahissement tumoral ou localisation secondaire. L’association des troubles trophiques digitaux et cancer reste exceptionnelle. Nous rapportons le cas d’une patiente avec un acrosyndrome révélant un adénocarcinome digestif.
C’est une patiente de 39 ans qui a présenté, 1 mois avant son hospitalisation, une pré-éclampsie avec HELLP syndrome. Elle s’est présentée pour une cyanose d’installation brutale des deux pieds évoluant dans un contexte d’altération de l’état général. L’examen clinique montre une cyanose avec nécrose des orteils et de l’avant pieds gauche. L’examen abdominal objective une petite masse médiane fixe et adhérente au plan profond. Biologiquement, il y a un syndrome inflammatoire avec CA19-9 à 190 fois la normale et ACE à 851 fois la normale. Le scanner abdominal a objectivé un épaississement pariétal antro-pylorique. Une fibroscopie digestive haute a révélé un épaississement sténosant antro-pylorique dont l’étude histologique était en faveur d’un adénocarcinome. Une scintigraphie osseuse a montré des localisations osseuses secondaires. Le diagnostic d’Adénocarcinome digestif métastatique a été retenu. La patiente a bénéficié d’un traitement palliatif.
Les causes des acrosyndromes sont exceptionnellement révélées par les maladies néoplasiques, dont les plus fréquentes sont les carcinomes digestifs. Les troubles trophiques peuvent inaugurer ou accompagner une maladie néoplasique comme dans notre cas où la nécrose digitale a précédé la découverte d’un adénocarcinome digestif d’un mois.
Plusieurs mécanismes ont été incriminés, notamment l’envahissement tumoral du système sympathique, la microembolisation, l’hyperviscosité sanguine et la surproduction de médiateurs vasoconstrictifs, thrombogènes et immunologiques.
Le caractère paranéoplasique des nécroses digitales est difficile à individualiser et laisse supposer une implication directe des cellules cancéreuses.
Conclusion |
Les étiologies des acrosyndromes sont nombreuses, dominées par les connectivites. Rarement une origine néoplasique est mise en évidence dont la relation cause à effet est difficile, basée sur une anamnèse, un examen clinique et des examens paracliniques approfondis.
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Vol 44 - N° S1
P. A215 - juin 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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