Connaissances des paramédicaux en médecine sur le tociluzimab : état des lieux en Tunisie - 18/06/23

Résumé |
Le tocilizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui bloque l’action des récepteurs de l’interleukine 6. Il est utilisé pour son action immunosuppressive dans le traitement des maladies inflammatoires tel que de la polyarthrite rhumatoïde, les vascularites des gros vaisseaux. Une connaissance adéquate du personnel paramédical (les indications et les contre-indications, les éléments du bilan pré thérapeutique, les modalités d’administration, les éléments de surveillance et les effets indésirables) est cruciale dans le but d’améliorer la prise en charge des patients sous cette molécule.
Une étude transversale et descriptive a été menée au sein du service de médecine interne de l’hôpital militaire principal d’instruction de Tunis de janvier 2023 au février 2023. Le recueil des données a été fait par le biais d’un questionnaire comportant 18 questions (évalué au préalable auprès de trois infirmiers) visant à évaluer les connaissances des participants sur le tociluzimab.
Dix-neuf paramédicaux ont répondu à notre questionnaire dont 14 infirmiers et 5 aides-soignants. Il s’agissait de 10 femmes (52,6 %) et 9 hommes (47,3 %). L’âge moyen était de 29,7ans (25–58 ans). Les spécialités étaient la médecine interne (52,6 %) et la rhumatologie (47,3 %). Le taux de participation était le plus élevé (100 %) pour le service de médecine interne. La durée moyenne de pratique était de 13ans. Le pourcentage de réponses correctes par question a varié entre 21 % et 100 %. Sur 18 questions, 4 questions ont eu un taux de réponses correctes qui ne dépassent pas les 21 %. Tous les interrogés avaient manipulé le tociluzimab. Les participants connaissaient le tociluzimab comme chimiothérapie (n=8), immunosuppresseur (n=11). Dans le bilan pré-thérapeutique, le dépistage d’une infection active constituait la réponse la plus fréquente (94 %) suivie par le bilan rénal (68 %). La plupart des enquêtés soit 78 % n’avaient pas considéré les sérologies virales ni le test au quantiféron comme un bilan pré thérapeutique. Tous les participants connaissaient que la grossesse et l’allaitement constituent une contre-indication à l’instauration des biothérapies. Quinze enquêtés soit 78 % considéraient que les patients ayant une néoplasie active peuvent bénéficier de l’infliximab. Aucun infirmier ne connaissait la contre-indication des vaccins vivants. Tout le personnel paramédical interrogé avait répondu correctement à la question relative à la prémédication, à la voie et le mode d’administration de la biothérapie. Vingt et un pour cent connaissaient le rythme d’administration de l’infliximab. Dix participants ont répondu correctement à la question posée sur les différentes doses à administrer. Pour la question relative aux effets indésirables, la réaction anaphylactique constituait la réponse la plus fréquente (94 %). Tous les infirmiers connaissaient les paramètres à surveiller au cours de l’administration de la molécule en question. Les indications du tociluzimab citées étaient la maladie de Takayasu (42 %), l’artérite à cellules géantes (15 %) et la polyarthrite rhumatoïde (15 %). Cinq infirmiers n’ont pas répondu à la question indication. En cas de réaction allergique, tous les infirmiers sont conscients qu’il faut arrêter la perfusion et alerter le médecin. Dix, soit 52 % des travailleurs enquêtés estimaient qu’ils sont suffisamment formés. Trois pour cent de la population étudiée sont motivés pour améliorer leur niveau de connaissances.
L’évaluation des connaissances des paramédicaux en médecine sur le tociluzimab a objectivé l’existence de plusieurs failles. Notre travail souligne la nécessité d’améliorer ces lacunes en mettant en place des formations continues pour qu’ils soient suffisamment familiarisés à ces molécules.
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Vol 44 - N° S1
P. A188-A189 - juin 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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