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Évaluation des connaissances des paramédicaux en médecine sur le rituximab : état des lieux en Tunisie - 18/06/23

Doi : 10.1016/j.revmed.2023.04.114 
M. Bouzidi 1, , B. Arfaoui 1, H. Abida 2, N. Gueddiche 1, F. Ajili 1, BA. Nadia 1, S. S.Sayhi 1, L. Bassem 1
1 Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie 
2 Service de médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Le rituximab est une avancée thérapeutique majeure. Son utilisation a révolutionné la prise en charge thérapeutique des maladies hématologiques et auto-immunes. Une connaissance adéquate du personnel paramédical (les indications et les contre-indications, les éléments du bilan préalable, les éléments de surveillance et les effets indésirables) est primordiale afin de garantir une prise en charge adéquate des patients sous cette molécule.

Une étude transversale et descriptive a été menée au sein du service de médecine interne de l’hôpital militaire principal d’instruction de Tunis entre janvier et février 2023. Le recueil des données a été fait par le biais d’un questionnaire (évalué au préalable auprès de trois infirmiers) comportant 18 questions visant à évaluer les connaissances des participants sur le rituximab.

Vingt-huit paramédicaux ont répondu à notre questionnaire dont 23 infirmiers et 5 aides-soignants. Il s’agissait de 10 femmes (35,7 %) et 18 hommes (64,2 %). L’âge moyen était de 36,62ans (25–58 ans). Les spécialités étaient la médecine interne (35,7 %) et la rhumatologie (25 %) suivies par l’hématologie (21,4 %) et la dermatologie (10,7 %). Le taux de participation était le plus élevé (100 %) pour le service de médecine interne. Parmi les répondants, 17,8 % ont eu une formation sur le rituximab avant de le manipuler. La durée moyenne de pratique était de 13,73ans. Le pourcentage de réponses correctes par question variait entre 3,5 % et 100 %. Sur 18 questions, 4 questions avaient un taux de réponses correctes qui ne dépassent pas les 22 %. Tous les interrogés avaient manipulé le rituximab. Les participants identifiaient le rituximab comme chimiothérapie (n=13), immunosuppresseur (n=13). Deux enquêtés croyaient à tort que le rituximab est une corticothérapie. Dans le bilan pré-thérapeutique, le dépistage d’une infection active constituait la réponse la plus fréquente (96,5 %) suivie par le bilan rénal (64,2 %), le bilan hépatique (17,8 %). La plupart des enquêtés soit 81 % n’avaient pas considéré les sérologies virales ni l’électrophorèse des protides comme un bilan pré thérapeutique. Tous les participants connaissaient que la grossesse et l’allaitement constituent une contre-indication à l’instauration des biothérapies. Vingt-quatre enquêtés soit 85,7 % considéraient que les patients ayant une néoplasie active pouvaient bénéficier du rituximab et que l’insuffisance cardiaque ne contre indique pas le traitement. Un seul infirmier considérait que le statut vaccinal doit être vérifié avant de commencer cette biothérapie. Aucun infirmier ne connaissait la contre-indication des vaccins vivants. Tout le personnel paramédical interrogé avait répondu correctement à la question relative à la prémédication, à la voie et le mode d’administration de la biothérapie. Aucun infirmier n’a pu connaître les modalités de conservation du rituximab. Vingt-cinq pour cent connaissaient le rythme d’administration du mabthéra. Quatorze participants avaient répondu correctement à la question concernant les différentes doses à administrer. Pour la question relative aux effets indésirables, la réaction anaphylactique constituait la réponse la plus fréquente (96,5 %) suivie par la toxidermie (8,6 %). La décompensation des pathologies cardiaques, les cytopénies et l’hypotension n’ont pas été rapportés par les enquêtés. Tous les infirmiers connaissaient les paramètres à surveiller au cours de l’administration de la molécule en question. Les indications du rituximab citées étaient la polyarthrite rhumatoïde (71,4 %), le lymphome malin non hodgkinien, la leucémie lymphoïde chronique 17,8 % et 7,1 % respectivement. Dix pour cent n’ont pas répondu à la question indication. En cas de réaction allergique, tous les infirmiers sont conscients qu’il faut arrêter la perfusion et alerter le médecin. Vingt-cinq, soit 89,2 % des travailleurs enquêtés estimaient qu’ils sont suffisamment formés. Seize parmi-eux ne sont pas conscients du déficit ainsi que leurs lacunes en matière de prise en charge des patients traités par le rituximab. Dix pour cent de la population interrogée étaient motivés pour améliorer leur niveau de connaissances.

L’étude des connaissances des paramédicaux en médecine sur le rituximab a montré l’existence de plusieurs lacunes ainsi que des informations inappropriées. Une organisation de sessions de formation en matière de biothérapies dans le cadre du développement professionnel continu pour le personnel concerné serait d’une grande importance.

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Vol 44 - N° S1

P. A187-A188 - juin 2023 Retour au numéro
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