Facteurs associés à l’efficacité et la tolérance de l’immunothérapie chez la personne âgée ≥ 70 ans - 18/06/23
Résumé |
L’immunothérapie (IT) par inhibiteurs de checkpoints immunitaires a permis une augmentation de la survie dans de nombreux cancers. Son utilisation chez le sujet âgé est en pleine expansion avec une efficacité qui semble comparable aux sujets jeunes. Les toxicités immunomédiées peuvent cependant représenter un frein à son utilisation. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact des caractéristiques gériatriques sur l’efficacité et la tolérance de l’IT chez le sujet âgé.
Étude rétrospective et monocentrique réalisée au Centre Georges-François Leclerc (Dijon). Ont été inclus les patients≥70 ans avec cancer solide ayant reçu une prescription d’IT (anti-CTLA-4, ipilimimumab ; anti-PD-1, nivolumab, pembrolizumab ; anti-PD-L1 durvalumab, avelumab, atezolizumab) entre le 01.01.2018 et le 31.12.2019. Les critères de jugements étaient pour l’efficacité, la survie sans progression (SSP)et pour la tolérance, la survenue d’effets secondaires (ES).
Au total, 105 patients (65,7 % hommes) ont été inclus, majoritairement au stade métastatique. Les principales localisations étaient : poumon (50,5 %), mélanome (16,2 %), rein 12,4 %, ORL (11,4 %). Quatre-vingt pour cent des patients étaient traités par anti-PD1 (nivolumab, pembrolizumab), 19,05 % par anti-PDL1 (atezolizumab, durvalumab, avelumab) et 0,95 % par anti-CTLA4 (ipilimumab). La SSP médiane était de 3,7 mois CI95 % [2,75–5,70]. L’utilisation d’une IT en seconde ligne de traitement ou au-delà impactait négativement la SSP (HR 1,98 ; 95 % IC [1,23–3,19] ; p=0,005), de même que la prise concomitante d’un antiagrégant plaquettaire (AAP) (HR 1,83 ; 95 % CI [1,16–2,89] ; p=0,009). Le traitement a dû être arrêté à cause des ES chez 21,2 % des patients. Les toxicités digestives étaient les plus représentées (50,6 %). La proportion d’ES de grades 1, 2, 3, 4 était respectivement de 23,5 %, 45,7 %, 20 %,10,8 %. La tolérance était impactée par le fait de vivre seul (OR=3,84 ; 95 %IC [1,01–14] ; p=0,047), la localisation pulmonaire (OR=5,14 ; 95 %IC[1,30–20,21] ; p=0,019) et la prise d’un traitement par inhibiteur de la pompe à protons (IPP) (OR=7,49 ; 95 %IC [2,13–26,] ; p=0,002).
Certains traitements médicamenteux influencent l’efficacité (AAP) et la tolérance (IPP) de l’IT en population âgée. Le fait de vivre seul impacte également la tolérance. L’intégration et la prise en charge de paramètres gériatriques au rationnel de prescription de l’IT amélioreraient efficacité et tolérance dans cette population spécifique.
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Vol 44 - N° S1
P. A137 - juin 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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