L'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) touche 51 millions de personnes dans le monde. Elle est à l'origine d'une maladie systémique associant des manifestations hépatiques et extrahépatiques avec vascularite cryoglobulinémique et manifestations générales liées à l'inflammation chronique (diabète, manifestations cardio, réno ou cérébrovasculaires, cancers extrahépatiques, notamment lymphome non hodgkinien). La morbimortalité significative liée au VHC justifie donc son dépistage. Le traitement a singulièrement progressé ces deux dernières décennies et il est recommandé pour tout sujet virémique. La compréhension du cycle réplicatif du VHC a en effet permis le développement d'antiviraux oraux à action directe pangénotypique, spécifiques du VHC ciblant les protéines virales (la protéase NS3/4A, la polymérase NS5B, la protéine multifonctionnelle NS5A du complexe de réplication). La combinaison de deux à trois inhibiteurs spécifiques, souvent coformulés en un comprimé, sans interféron pégylé et le plus souvent sans ribavirine, permet une efficacité antivirale élevée (plus de 97 % de guérison) pour des durées de traitement de 8 à 12 semaines avec une tolérance satisfaisante. L'infection par le VHC est la seule infection chronique dont on puisse guérir et la guérison virologique permet la stabilisation ou, mieux, la réversibilité des manifestations hépatiques ou extrahépatiques. C'est souligner l'importance de renforcer les politiques de dépistage et d'accès aux soins pour espérer à court terme une élimination de l'infection virale C, en 2030 selon le programme de l'Organisation mondiale de la santé. Si cette élimination est envisageable dans certains pays (Islande, France, Allemagne, etc.), elle semble compromise dans d'autres, où la prévention (États-Unis), le dépistage et/ou l'accès aux soins sont encore insuffisants (Afrique subsaharienne, Russie, etc.).