La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurologique de l'adulte jeune (âge moyen au début, environ 30 ans) dont les deux tiers des cas sont des femmes. Les études de prévalence révèlent de grandes inégalités dans le monde, avec la fréquence la plus élevée en Amérique du Nord et en Europe (> 100 pour 100 000 habitants) et la plus basse en Asie et en Afrique (2 pour 100 000). Au total, on compte actuellement 2,8 millions de cas dans le monde, dont environ 120 000 en France. Ces chiffres augmentent à chaque nouvelle étude, ce qui reflète probablement un meilleur comptage des cas, mais cette augmentation est possiblement liée aussi à une augmentation de l'incidence et à un allongement de la durée de vie des patients. En termes d'incidence, on estime qu'il y a environ 3 000 à 5 000 nouveaux cas de SEP chaque année en France, et 1 cas est diagnostiqué toutes les 5 minutes dans le monde (soit 300 par jour). La SEP est une maladie chronique, peu létale et qui dure souvent plusieurs décennies. La SEP entraîne un excès de mortalité, qui apparaît environ 10 ans après le début de la maladie et entraîne une réduction de l'espérance de vie de plusieurs années par rapport à la population générale. Cet excès de mortalité est dû à la SEP elle-même mais aussi aux autres causes de décès, ce qui souligne l'importance de diagnostiquer et prendre en charge les comorbidités et de renforcer la place de la prévention (notamment cancer et cardiovasculaire) dans la prise en charge globale des patients SEP. Enfin, bien que l'origine de la SEP soit toujours inconnue, on peut affirmer qu'il s'agit d'une maladie plurifactorielle, due à l'influence de facteurs environnementaux combinée à une susceptibilité génétique, dont l'équation exacte n'est pas encore connue à ce jour.