Les dysplasies de hanche et les conflits fémoroacétabulaires sont des pathologies dont l’impact sur la fonction et la survie de l’articulation coxofémorale ne fait plus débat. Des lésions du labrum peuvent être présentes et impacter le pronostic de la pathologie causale. La prise en charge de la lésion du labrum n’est pas consensuelle et soulève encore plusieurs questions, aussi nous avons mené une analyse systématique afin de préciser : (1) Quelle est sa prévalence dans les dysplasies de hanche et les conflits fémoroacétabulaires ? (2) Modifie-t-elle la symptomatologie de la pathologie causale ? (3) Sa réparation est-elle supérieure à sa résection ou à l’absence de geste ?

Une revue systématique de la littérature a été réalisée en suivant les directives PRISMA, dans les bases de données Medline et Embase et incluant tous les articles en français ou en anglais rédigés jusqu’en juin 2022 faisant référence à la lésion du labrum dans les dysplasies de hanche et conflits fémoroacétabulaires. Les articles ont été analysés par 2 chirurgiens afin de les sélectionner selon un algorithme prédéfini. 1/Les articles étaient sélectionnés sur titre à partir de l’équation de recherche. 2/Une sélection sur résumé était ensuite réalisée. 3/Une dernière sélection était réalisée sur lecture complète. 4/En cas de discordance lors de la sélection, un troisième co-auteur était contacté pour décision définitive. 5/Une extraction des données était ensuite réalisée par les deux lecteurs à l’aide d’une fiche de lecture préétablie.

Sur les 1177 articles identifiés, 43 articles ont été conservés pour l’analyse terminale. La prévalence de la lésion du labrum était en moyenne de 78,80±4,7 % [17 à100 %] dans les dysplasies et de 93,8±16,8 % [33 à 100 %] dans les conflits. La revue n’a pas permis de mettre en évidence de symptomatologie spécifique à la lésion labrale. Dans les dysplasies, 5 études comparatives ont été analysées. Une seule étude sur les butées montre l’impact négatif d’une lésion labrale en cas de résection sur la survie comparée à l’absence de lésion (83 % contre 15,2 % [p=0,048]). Dans les conflits, 8 études comparatives ont été analysées. Au recul de 7 ans, une seule étude retrouve un gain fonctionnel significatif et cliniquement pertinent en termes de MCID (minimal clinically important difference) dans la réparation labrale par rapport au débridement sur les scores mHHS (p=0,008), SF-12 score (p=0,012) et la douleur (p=0,002). Une étude montre la supériorité de la réparation sur le débridement du labrum en termes de survie à 10 ans (78 %IC à 95 % [64–92 %] vs 46 % IC à 95 % [26–66 %] [p=0,009]).

L’analyse de la littérature est hétérogène avec peu d’études comparatives et des suivis majoritairement courts. La compréhension de la pathologie labrale et de son retentissement nécessite de différencier les différentes catégories lésionnelles et de proposer une prise en charge permettant de restaurer ou de préserver les propriétés biomécaniques de l’articulation.

IV, Revue systématique de preuves de niveau 1 à 4.