Les prothèses totales de hanche permettent de réduire le risque de luxation après fracture du col fémoral - 20/05/23
Total hip arthroplasty reduces the risk of dislocation after femoral neck fracture

Résumé |
Introduction |
Les fractures du col fémoral chez les patients âgés, peuvent être traitées soit par prothèse intermédiaire de hanche (PIH) soit par prothèse totale de hanche (PTH). L’objectif de cette étude est d’analyser le taux de trois complications pour chacune de ces interventions : (1) le taux de luxation est-il plus élevé pour les prothèses intermédiaires que pour les prothèses totales ? (2) les prothèses totales conduisent-elles à un taux de transfusions plus élevé que les prothèses intermédiaires ? (3) est que les patients qui sont opérés d’une PTH requièrent plus de transferts en soins intensifs que les patients opérés d’une PIH ? (4) est-ce que ces transferts en soins intensifs sont corrélés à l’utilisation de ciment pour la fixation de la tige fémorale ?
Hypothèse |
Le taux de luxation est plus élevé pour les prothèses intermédiaires que pour les prothèses totales.
Matériel et méthodes |
Une étude rétrospective et comparative a été réalisée basée sur les données nationales de santé publique de la sécurité sociale. Au total, 96 184 patients ont été inclus après avoir bénéficié d’une chirurgie pour fracture du col fémoral entre 2014 et 2017. Le suivi moyen était de 3,5 ans (min 2 ans – max 5 ans). La population était divisée en deux groupes : prothèse intermédiaire de hanche (PIH) et prothèse totale de hanche (PTH). Le critère de jugement principal était le taux de luxation et les critères de jugement secondaires étaient le taux de transfusion ainsi que les transferts en réanimation/soins intensifs postopératoires.
Résultats |
Après deux ans de suivi, 3647 patients sur 64 106 avaient présenté une luxation dans le groupe PIH ce qui correspondait à 5,69 %. Dans le groupe PTH : 1904 patients ont présenté une luxation sur les 32 078 soit 5,94 % (p=0,26711). Le pourcentage de patient décédés sans luxation était de 17,76 % dans le groupe PIH et 11,56 % dans le groupe PTH (p<0,001). Le rapport de risque (RR) en analyse univariée était supérieur pour le groupe PTH : RR=1,063 IC95 % (0,993–1,138) (p=0,077). L’analyse multivariée avec calcul de risque compétitif entre le décès et le taux de luxation identifiait les prothèses totales de hanche comme un facteur protecteur de luxation : RR=0,926 IC95 % (0,866–0,991) (p=0,0266). Le taux de transfusion était de 5,59 % dans le groupe PTH et 7,03 % dans le groupe PIH (p<0,001), l’analyse multivariée retrouvait le rapport de risque suivant : RR=1,062 IC95 % (0,99–1,139) (p=0,0955). Les transferts en soins intensifs représentaient 7,04 % dans le groupe PIH et 8,08 % dans le groupe PTH (p<0,001). L’analyse multivariée retrouvait un RR=0,995 IC95 % (0,921–1,076) (p=0,9094). Finalement, seul l’utilisation de ciment était retrouvée comme un facteur indépendant de transfert en soins intensifs après la chirurgie : RR 1,254 IC95 % (1,164–1,35) (p<0,0001).
Conclusion |
Les prothèses totales de hanche pour fracture du col fémoral permettent de réduire le taux de luxation comparé aux prothèses intermédiaires de hanche. L’analyse multivariée n’a pas pu montrer la supériorité d’une procédure sur l’autre concernant le taux de transfusion et le taux de transfert en soins intensifs. L’utilisation de ciment apparaît en revanche comme un facteur indépendant de transfert en soins intensifs après arthroplastie de hanche pour fracture du col fémoral.
Niveau de preuve |
III, étude rétrospective comparative.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prothèse de hanche, Fracture du col fémoral, Luxation, Transfusion sanguine, Soins intensifs
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 109 - N° 4
P. 562-567 - juin 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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