Un régime occidental prévient l’inflammation et la fibrose intestinale dans un modèle de colite induite par le DSS - 09/05/23
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La fibrose intestinale est une complication fréquente des Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La fibrose intestinale reste sans traitement spécifique et constitue donc un enjeu thérapeutique majeur. L’alimentation occidentale est associée à l’augmentation de l’incidence des MICI et est impliquée dans le développement de fibrose au niveau extra-intestinal. Le but de l’étude était d’évaluer l’effet d’une alimentation occidentale sur l’inflammation intestinale et le développement de la fibrose intestinale dans un modèle murin de colite aiguë ou chronique.
Matériel et méthodes |
Des souris mâles C57Bl/6 âgées de 8 semaines ont été nourries avec un régime occidental (Western Diet, WD ; 40 % de lipides, 43 % de glucides dont 30 % de sucrose) ou son régime contrôle (Low Fat Diet, LFD ; 10 % de lipides, 71 % de glucides sans sucrose) pendant 4 semaines (modèle aigu) ou 8 semaines (modèle chronique). Le modèle de colite aiguë a été induit par l’administration de Dextran sulfate de sodium (DSS, 1 %) dans l’eau de boisson pendant 7jours, alors que le modèle chronique a été induit par 3 cycles de DSS entrecoupés de 14jours d’eau non supplémentée. L’inflammation a été évaluée par le ratio poids/longueur du côlon et le taux de calprotectine fécale. La fibrose intestinale a été évaluée par l’expression des ARNm du Transforming growth factor, beta 1 (Tgfb1) et du Collagen type I alpha 1 chain (Col1a1). La composition corporelle a été mesurée par EchoMRI. La perméabilité colique a été évaluée en chambre de Ussing. La composition du microbiote a été évaluée par le séquençage du gène de l’ARNr 16S grâce à la technologie Illumina. Les données ont été comparées grâce au test de Mann-Whitney ou en ANOVA deux voies suivi d’un post-test de Tukey.
Résultats et analyses statistiques |
Le régime WD induit : (i) une augmentation du poids corporel des souris à partir de 18jours (p=0,0244) ; (ii) une augmentation de la masse grasse à partir de 4,5 semaines (p=0,0011) ; et (iii) une augmentation de la perméabilité colique (p=0,0140) comparés à la LFD. Dans le modèle de colite aiguë, 3 semaines de régime WD prévient la perte de poids corporel induite par le DSS (p<0,0001), ainsi que l’augmentation du ratio poids/longueur du côlon (p<0,0001) et du taux de calprotectine fécale (p=0,003) induite par le DSS. Le régime WD prévient la diminution de la diversité alpha du microbiote caecal induite par le DSS. Chez les souris soumises au DSS, le régime WD induit une augmentation de l’abondance du phylum Firmicutes (p=0,0091), particulièrement des Lachnospiraceae (p=0,0404) corrélés négativement au ratio poids/longueur du colon (r=−0,4265, p=0,0061) et au niveau de calprotectine fécale (r=−0,4924, p=0,0027). Dans notre modèle de colite chronique, le régime WD prévient l’augmentation de l’expression des ARNm codant pour Tgfb1 (p=0,0028) et Col1a1 (p=0,0627) induite par le DSS.
Conclusion |
Dans nos conditions expérimentales, le régime WD prévient l’inflammation et la fibrose intestinale induite par le DSS. Des études supplémentaires sont maintenant nécessaires pour comprendre les mécanismes sous-jacents impliqués dans les effets induits par le régime WD et des études sont en cours pour étudier le rôle du tissu adipeux et du microbiote intestinal dans les effets induits par le régime WD.
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Vol 37 - N° 2S2
P. e98 - mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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