Effets sexe-dépendants d’une supplémentation en glutamine sur le contrôle glycémique et la perméabilité intestinale chez la souris obèse soumise à un stress - 09/05/23
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Un dysfonctionnement de la fonction de barrière intestinale au cours de l’obésité semble être impliqué dans l’apparition des troubles métaboliques et des troubles fonctionnels gastro-intestinaux, dont la prévalence diffère en fonction du sexe. Or, il a été montré dans d’autres conditions qu’une supplémentation orale en glutamine (Gln) améliore la fonction de barrière intestinale. Le but de cette étude est donc d’évaluer les effets sexe-dépendants d’une supplémentation orale en Gln chez la souris obèse soumise à un stress pour mimer le syndrome de l’intestin irritable.
Matériel et méthodes |
Des souris C57BL/6 mâles (n=36) et femelles (n=36) âgées de 6 semaines ont reçu une alimentation riche en graisses (HFD, 60 % des apports caloriques sous forme lipidique) pendant 14 semaines. À partir de la semaine 12 (S12), les souris ont reçu ou non une supplémentation en Gln dans l’eau de boisson (2g/kg de poids corporel) et ont été soumises à un stress de contention 2heures par jour pendant les 4 derniers jours de protocole (HFD-S et HFD-S+Gln). Le groupe contrôle était composé de souris HFD non stressées et non supplémentées en Gln (HFD-NS). Le poids et la composition corporelle, la tolérance au glucose, la perméabilité intestinale et des marqueurs de l’inflammation et du contrôle glycémique ont été évalués. Les données ont été analysées par Anova ou test de Kruskal-Wallis suivi des post-tests appropriés.
Résultats et analyses statistique |
s Chez les souris HFD-S des deux sexes, le taux de corticostérone plasmatique était augmenté (p<0,01) par rapport au groupe non stressé (HFD-NS). La supplémentation en Gln a prévenu cette augmentation uniquement chez les souris femelles. La perméabilité colique n’était pas augmentée chez les souris HFD-S par rapport aux souris HFD-NS, mais la supplémentation en Gln était associée à une diminution de la perméabilité colique quel que soit le sexe (HFD-S+Gln vs HFD-NS, p<0,05). Concernant le statut nutritionnel, le stress a entrainé une perte de poids (g) chez les souris HFD-S mâles (−3,6±0,3 ; p<0,0001), associée à une diminution de la masse maigre (−1,17±0,55 ; p<0,01). La supplémentation en Gln a partiellement prévenu la perte de masse maigre sans prévenir la perte de poids (−3,3±0,2 ; p<0,0001) et a limité le gain de masse grasse. Chez les souris femelles, le stress a également induit une perte de poids (−2,1±0,2 ; p<0,01), qui a été prévenue partiellement par la supplémentation en Gln (−1,6±0,1) sans effet marqué sur la composition corporelle. Concernant le contrôle glycémique, une diminution de l’insulinémie (p<0,01), une amélioration de la tolérance au glucose (−15,46 % de l’AUC, p<0,05) et une diminution de la glycémie à jeun (p<0,01) étaient observées chez les souris HFD-S mâles par rapport aux souris HFD-NS. Chez les souris HFD-S femelles, seule une diminution de l’insulinémie était notée (p<0,01). La supplémentation en Gln n’avait pas d’effet marqué sur ces paramètres. Enfin, concernant les taux circulants d’adipokines et de cytokines, les groupes HFD-S mâles (p<0,0001) et femelles (p=0,0607) présentaient une diminution de la résistine, sans effet de la supplémentation en Gln. Au contraire, la supplémentation en Gln était associée à une leptinémie plus basse chez les souris mâles (p<0,05), effet non observé chez les souris femelles. Nous n’avons observé aucune différence des taux plasmatiques des marqueurs inflammatoires IL-6 et TNFα entre les groupes.
Conclusion |
Une supplémentation en glutamine chez la souris obèse modifie la réponse au stress de manière sexe-dépendante avec, chez la souris femelle, une limitation de la perte de poids, de la corticostéronémie, de la perméabilité colique et chez la souris mâle, une modification de la composition corporelle associée à une leptinémie basse et une diminution de la perméabilité colique. Des analyses supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les mécanismes à l’origine de ces différences de réponse en fonction du sexe avec l’analyse de marqueurs inflammatoires intestinaux et du microbiote intestinal.
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Vol 37 - N° 2S2
P. e86-e87 - mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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