Relation entre IMC, adiposité et respiration mitochondriale des tissus adipeux blancs humains - 09/05/23
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le tissu adipeux (TA) blanc est un organe endocrine jouant un rôle important dans le métabolisme et sur la composition corporelle. Contrairement au muscle squelettique, son activité énergétique mitochondriale a été peu étudiée, mais de récentes études semblent établir des liens entre des tableaux cliniques de patients à indice de masse corporelle (IMC) bas (<20kg·m−2) ou à l’inverse élevés (>30kg·m−2) et une modification du métabolisme mitochondrial de leur TA. Chez les patients obèses, celui-ci serait ralenti alors qu’il serait à l’inverse accéléré chez des patients atteints de maigreur constitutionnelle.
L’étude clinique OxMiTiAd (ClinicalTrials.gov Identifier : NCT05417581) a pour but d’évaluer la relation entre l’IMC et la respiration mitochondriale des tissus adipeux sous-cutané et viscéral humains. Les hypothèses de ce travail sont (1) qu’il existe une relation entre les paramètres mitochondriaux, l’IMC et la quantité de tissu adipeux ; (2) que la fonction mitochondriale est dépendante de la localisation tissulaire du dépôt de TA.
Matériel et méthodes |
À date, 41 patient(e)s (25 hommes et 16 femmes) éligibles pour une chirurgie digestive (CHU Clermont-Ferrand) ont été inclus(es) dans l’étude avec des IMC compris entre 15,1 et 35,5kg·m−2. Ils/elles ont principalement été référé(e)s pour une chirurgie oncologique (38/41). Dans le cadre du bilan de ces patients, des coupes scanner en L3 ont été réalisées et seront utilisées pour évaluer leur composition corporelle. Sur le temps opératoire, des biopsies de TA sous-cutané et viscéral ont été prélevées afin de caractériser la fonction mitochondriale in situ par respirométrie haute résolution (O2k Oxygraph, OROBOROS). Après perméabilisation à la digitonine des adipocytes, la mesure de la respiration mitochondriale est réalisée par ajouts successifs de substrats et d’inhibiteurs des complexes de la chaine respiratoire mitochondriale.
Résultats et analyses statistiques |
Les résultats préliminaires montrent une corrélation négative entre la respiration mitochondriale maximale (Vmax) et l’IMC (p<0,05) indépendamment de la localisation tissulaire. Une corrélation négative est également observée entre la Vmax du TA sous-cutané et la quantité de TA sous-cutané (p<0,01) ainsi qu’entre la Vmax du TA viscéral et la quantité de TA viscéral (p<0,05). La respiration mitochondriale est significativement supérieure dans le TA viscéral par rapport au TA sous-cutané pour tous les états respiratoires étudiés (p<0,05). Il n’y a pas de différence de respiration mitochondriale entre les hommes et les femmes, quel que soit le TA et l’état respiratoire étudiés.
Conclusion |
En conclusion, la fonction mitochondriale est corrélée à l’IMC et à la quantité de TA sous-cutané et viscéral. Il est également observé une respiration mitochondriale maximale plus importante du TA viscéral par rapport au TA sous-cutané. Des analyses complémentaires permettront de déterminer si les différences sont d’ordre quantitatif et/ou qualitatif.
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Vol 37 - N° 2S2
P. e63 - mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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