Le D^r Achille Delmas, psychiatre d’exercice libéral, acquit la célébrité entre les deux guerres par ses travaux qui se situaient dans le prolongement de ceux du P^r Ernest Dupré. Il défendait une conception des maladies mentales issue de la théorie des constitutions, c’est-à-dire de dispositions héritées, persistantes tout au long de la vie, dont la plus fréquente était la constitution cyclothymique. Il représentait ainsi un courant traditionaliste et se montrait un adversaire résolu, aussi bien de la psychanalyse que de la sociologie. Dans son ouvrage Psychologie pathologique du suicide, il défendait le rôle essentiel des troubles de l’humeur et critiquait vigoureusement les thèses sociologiques issues des travaux de Durkheim et d’Halbwachs. Ses travaux méritent d’être actualisés face à un « sociologisme » contemporain qui rend responsables du suicide les conditions de milieu, et particulièrement de travail, et qui tend à nier le rôle des facteurs pathologiques.

Dr Achille Delmas, a psychiatrist in private practice, achieved fame between the two world wars for his work, which was an extension of Professor Ernest Dupré’s insights. He defended a view of mental illness based on the theory of “constitutions,” i.e., hereditary dispositions that persist throughout life, the most common of which is the cyclothymic constitution. He thus represented a traditionalist point of view and was an adamant opponent of psychoanalysis as well as sociology. In his book Psychologie pathologique du suicide, he argued for the essential role of mood disorders in suicide and vigorously criticized the sociological theses derived from the works of Durkheim and Halbwachs. His work deserves a renewed interest in the face of a contemporary sociologizing discourse concerning suicide that overemphasizes the role of environmental conditions – particularly those of the workplace – and that tends to deny the importance of pathological factors.