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Serpents venimeux responsables des envenimations au Maroc. Données du centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc de 2008 à 2018 - 29/04/23

Doi : 10.1016/j.toxac.2023.03.061 
Fouad Chafiq 1, , Mohammed Fekhaoui 2, Abderrahman Mataame 3, Rachida Soulaymani-Bencheikh 4
1 Toxicovigilance, centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, Rabat, Maroc 
2 Institut scientifique de Rabat, Rabat, Maroc 
3 Institut scientifique – Rabat, Rabat, Maroc 
4 Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc, Rabat, Maroc 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

La reconnaissance rapide et précise des serpents dangereusement venimeux à la suite de morsure est cruciale pour prendre les décisions appropriées concernant les premiers soins, l’évacuation, le traitement, et de prévention. Au Maroc, sur 28 espèces de serpents rencontrées 8 espèces présentent un réel danger pour la population. La létalité est estimée à 7,2 %. L’intérêt de l’identification agresseur était méconnu par la population, les professionnels santé et même par le centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM). Depuis 2008, le CAPM a mis en place une stratégie de lutte contre les envenimations. Parmi les axes stratégiques développés est la reconnaissance des serpents venimeux responsables des envenimations. Objectif de notre étude est de déterminer à partir d’une étude rétrospective de l’activité de l’identification de spécimens de serpents par le CAPM, les serpents venimeux responsables des envenimations au Maroc.

Méthode

C’est une étude rétrospective à visée descriptive sur une période de 11 ans allant de 2008 à 2018. Elle a concerné toutes les demandes d’identification de serpent venimeux au CAPM après morsure.

Résultats

Durant notre étude, 143 identifications de spécimen de serpent responsables de morsures ont été identifiés sur un total de 2703 de morsures notifiées ce qui représente 5,3 %. Deux familles de serpents sont identifiées : les vipéridés représentaient 93,7 % (n=134) et les élapidés représentés par une seule espèce Naje haje legionis ou Cobra ont été identifiés dans 6,3 % (n=9). L’envoi d’images de serpents agresseurs par téléphone portable et envoyées par WatsApp ou email au CAPM représentait 72,8 % des modalités d’identification. Parmi les vipères identifiées, Daboia mauritanica représentait 63,6 % (n=91) et sa répartition géographique englobe une grande partie du Maroc. Cerastes cerastes représentait 17,5 % (n=25) et a été identifiée dans le sud et sud-est du Maroc. Bitis arietans représentait 9,8 % (n=14) et a été identifiée dans les franges côtières du sud du Maroc. Echis leucogaster a été identifiée dans 1,4 % (n=2). Vipera latastei et Vipera monticola ont été identifiées chacune dans un seul cas et ont été identifiées respectivement dans le Nord et le moyen Atlas. L’âge moyen des patients était de 34,3 ans avec un sex-ratio=1,58 en faveur du sexe masculin. Les morsures par vipéridés ont été responsable du syndrome vipérin avec un taux d’envenimation de 95,3 % et la thrombopénie a été observée dans 60 % (69/115). Les morsures par Cobra étaient responsables de tableau neurologique dans 77,7 %. Les envenimations fatales ont été observées à la suite de morsures par Daboia mauritanica (8 décès), Cerstes cerastes (2 décès), et Naja haje (3 décès).

Conclusion

L’instauration de l’activité d’identification ophidienne par le CAPM et la sensibilisation des professionnels de santé a permis une meilleure reconnaissance des serpents venimeux présentant un intérêt médical et qui sont : Daboia mauritanica, Cerastes cerastes, Bitis arietans et Naja haje. Cette reconnaissance a permis aussi de cibler les actions de sensibilisation de la population et l’amélioration de la prise en charge des envenimés dans les zones géographiques à risque.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 35 - N° 2S

P. S43 - mai 2023 Retour au numéro
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