P127 - Perturbateurs endocriniens - Et si on changeait de produits cosmétiques et d'hygiènes pendant la grossesse ? Connaissances et attitudes de femmes enceintes - 20/04/23

Résumé |
Introduction |
Les Perturbateurs endocriniens (PE) sont d'après la définition de l'OMS de 2013 « des substances chimiques naturelles ou artificielles capables d'interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et d'induire des effets délétères sur l'organisme ou sur ses descendants ». Elles ont des utilisations multiples: pharmaceutiques, phytosanitaires ou industrielles. La part attribuable de leurs effets dans l'accroissement de certaines pathologies fait actuellement l'objet de nombreuses études scientifiques, expérimentales et épidémiologiques. La population est exposée par voie respiratoire, digestive, cutanée et transplacentaire de façon quasi ubiquitaire à de nombreux perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. En raison de leurs mécanismes d'action, les fenêtres d'exposition sont particulièrement importantes: développement foetal, petite enfance, puberté. Ces expositions débutent dès la vie in utéro. Elles constituent un déterminant pour la santé à l’âge adulte. Peu d’étude ont interrogé les femmes enceintes sur leur utilisation de produits cosmétiques et leur évolution avant/après grossesse.
Objectifs |
Décrire les changements d'utilisation des produits d'hygiènes et de cosmétiques durant la grossesse - Déterminer les produits de soins qu'elles projettent d'utiliser pour leur nouveau-né.
Méthodes |
Etude semi-quantitative descriptive multicentrique conduite dans les CH de Fréjus, Brignoles et CHU de Nice de septembre à novembre 2021 auprès de femmes enceintes ou ayant accouché par questionnaire anonyme auto-administré portant sur les fréquences d'utilisation avant et pendant la grossesse ainsi que sur leurs connaissances des perturbateurs endocriniens dans les produits de soins.
Résultats |
Au total, 78/130 questionnaires distribués ont été analysés (60 %) dont 56/78 en suites de couches (71,8 %) ; 32/78 avaient entre 26-30 ans (41 %), 39/78 (50 %) un niveau d’étude post-bac, 40/78 (51,3 %) étaient nullipares, 67/78 (85,9 %) utilisaient quotidiennement entre 6-15 produits de beauté. Durant leur grossesse, les femmes enceintes avaient réduit l'utilisation des produits connus comme risqués, tels que les huiles essentielles, le dissolvant, les colorations capillaires, les produits répulsifs contre les moustiques (celles qui n'en utilisaient jamais étaient respectivement avant/pendant 79,5 % versus 94 % pendant, p=0,04; 33,3 % versus 51,3 %, p=0,02; 35,9 % versus 59 %, p<0,01; 35,9 % versus 51,3 %, p=0,04) et l'utilisation de mascara et gommage facial (aucune utilisation avant/pendant respectivement 2,6 % versus 12,8 %, p=0,02; 39,7 % versus 53,8 %, p=0,07). Elles conservaient leur routine de soins du corps et capillaires. L'utilisation de produits anti-vergetures avait augmenté (92,3 % n'en n'utilisaient pas avant, 32,1 % pendant, p<0,001) ; 53 % prévoyaient d'utiliser pour leur enfant une crème hydratante, 64 % une crème anti-érythème fessier, 35 % des lingettes, 76 % un shampooing et 92 % spéciaux bébé et 86 % du liniment.
Conclusion |
Les femmes enceintes avaient changé de manière adaptée leur routine d'utilisation de produits connus comme risqués pour quelques produits pour elles et leurs bébés sans pour autant modifier leur routine d'hygiène générale. Leur connaissance des composants restait toutefois limitée. La prévention des risques et l'intérêt d'un nombre restreint de produit restent à développer.
Mots clés |
Perturbateurs endocriniens , Grossesse , Produits cosmétiques , Femme enceinte
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 71 - N° S2
Article 101775- mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.