Les conséquences à court terme de l'exposition aux radiofréquences (RF) issues des champs électromagnétiques (CEM) sur les performances cognitives et la qualité de vie liée à la santé ont été peu étudiées. L'étude SPUTNIC visait à analyser la relation entre le rayonnement des téléphones mobiles et la santé humaine, notamment les capacités cognitives, le sommeil et la qualité de vie liée à la santé.

Une étude épidémiologique observationnelle a été conduite sur un échantillon de sujets recrutés en population générale dans les villes de Bâle (Suisse) et de Besançon (France). Chaque participant a effectué dix évaluations sur une période de 14 jours, afin d'étudier la variabilité quotidienne de trois principaux paramètres de santé: 1) la performance cognitive, 2) le bien-être, et 3) la durée et la qualité du sommeil. Différents marqueurs d'exposition aux RF ont été recueillis quotidiennement pour chaque sujet: durées des appels sans fil, appels mobiles et temps d'utilisation des écrans au cours des quatre heures précédent chaque évaluation. Les performances cognitives ont été mesurées au moyen de six tests validés, évaluant les performances de la mémoire verbale et de la mémoire visuo-spatiale. Le bien-être, l'humeur, la fatigue et le stress ont été évalués via une échelle de Likert (1-10). La durée et l'efficacité du sommeil ont été mesurées à l'aide de bracelets d'activité. L'analyse de la relation avec l'exposition aux RF a été conduite à l'aide de modèles mixtes avec effets aléatoires. Les facteurs de confusion potentiels variant dans le temps ont été évalués quotidiennement par questionnaire et utilisés pour l'ajustement des modèles.

Les 121 participants de l'étude SPUTNIC étaient également répartis entre Besançon et Bâle. L'utilisation autodéclarée du téléphone sans fil et le temps passé devant un écran étaient associés aux performances cognitives visuo-spatiales et verbales, mais de manière sporadique et dans des sens opposés, plutôt en faveur de résultats fortuits. La durée et la qualité du sommeil n'étaient pas associées aux appels téléphoniques sans fil ou mobiles, ni au temps passé devant un écran. Une augmentation significative du stress de 0,03 (0,00-0,06 ; sur une échelle de Likert de 1 à 10) pour une augmentation de 10 minutes du temps d'écran a été observée.

L'étude n'a pas identifié d’éléments concluants en faveur des effets des radiofréquences sur les performances cognitives, le bien-être, la durée ou la qualité du sommeil. Le résultat le plus cohérent est une augmentation du stress liée à une augmentation du temps d'écran, mais sans association avec le temps d'appel des téléphones sans fil ou mobiles.

Téléphones mobiles; Exposition individuelle; Champs électromagnétiques radiofréquences; Smartphones; WiFi.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.