CO12.4 - Quels facteurs précédant le repérage de la démence impactent le futur parcours de soins ? - 20/04/23

Résumé |
Introduction |
Le recours aux soins précédant le repérage d'une Maladie d'Alzheimer ou Maladie apparentée (MAMA) est susceptible d'influencer le parcours de soins (favorable ou non) après repérage de la MAMA. Cette étude avait pour objectif d'identifier les facteurs associés à des futurs parcours de soins favorables, dont ceux relatifs au recours aux soins avant le repérage de la MAMA.
Méthodes |
La cohorte FRA-DEM, issue du Système national des données de santé, regroupe tous les sujets nouvellement identifiés pour une MAMA en France depuis 2011. Parmi la cohorte 2012 (n=36 990), dans un précédent travail, un groupe pluriprofessionnel d'experts (médecins généralistes, gériatres, neurologues, infirmiers) avait étudié les parcours de soins durant cinq ans après le repérage de la MAMA afin de les qualifier comme favorables ou non. Des analyses de régression logistique multiniveaux, stratifiées par classe d’âge (65-74, 75-84, ≥85 ans), intégrant un niveau départemental (niveau de mise en œuvre des politiques gérontologiques), ont été réalisées pour identifier les facteurs associés à un futur parcours de soins favorable. Les variables étudiées portaient sur des caractéristiques sociodémographiques, le nombre de comorbidités et le recours aux soins durant la période de 18 à 6 mois avant le repérage de la MAMA (médicaments, consultations de ville, hospitalisations, matériel médical, institutionnalisation).
Résultats |
Dans les trois classes d’âge, quatre facteurs augmentaient la probabilité d'un futur parcours de soins favorable: être une femme, avoir recours avant le repérage de la MAMA à des soins préventifs, acte d'imagerie, ou consultation de cardiologie en ville. S'y ajoutaient, toujours avant le repérage de la MAMA : la délivrance d'antidépresseur (65-74, 75-84 ans) ou le recours à des spécialistes et à des hospitalisations courtes (entrée et sortie le même jour) (≥85 ans). A l'inverse, cinq facteurs étaient retrouvés associés à une diminution de la probabilité de futur parcours favorable dans les trois classes d’âge : l'institutionnalisation, les âges extrêmes, les comorbidités, le transport médical, aucun remboursement de médicament durant la période avant le repérage de la MAMA. S'y ajoutaient toujours avant le repérage de la MAMA, la délivrance d'antipsychotique (65-74, 75-84 ans), le remboursement de dispositifs médicaux d'aide à la mobilité (75-84, ≥85 ans), la délivrance d'anxiolytique (65-74 ans), les passages aux urgences suivis ou non d'une hospitalisation (75-84 ans).
Conclusion |
Un recours à des soins préventifs et à des spécialistes (dont imagerie, cardiologie) suggérait des profils de patients ayant des pratiques favorables à leur santé, avec une adhérence à un parcours de soins par ailleurs coordonné et un suivi régulier par un médecin traitant. Ceci pouvait également évoquer un relativement bon état de santé général avant diagnostic et suggérer un diagnostic précoce de MAMA. A l'inverse, étaient associés à une moindre probabilité de futur parcours favorable : les comorbidités et passages aux urgences suggéraient des comorbidités concurrentes pouvant faire obstacle à un suivi ultérieur optimal de la MAMA. On notait également des éléments évocateurs de dépendance fonctionnelle ou de troubles psychiatriques (antipsychotiques, anxiolytiques), reflétant la présence de prodromes de la MAMA ou d'autres pathologies, et représentant un obstacle à la prise en charge optimale de la MAMA.
Mots clés |
Maladie d'Alzheimer , Démence , Recours aux soins , Système National des Données de Santé
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 71 - N° S2
Article 101637- mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.