L'enquête Ipsos sur les représentations des français sur le viol mettait en lumière des stéréotypes hommes/femmes tout comme des réponses genrées sur la sexualité et la notion de consentement dans une relation intime. Ces enquêtes ont été réalisées en population générale. A notre connaissance, peu d’études ont spécifiquement une population de 15 à 30 ans sur ses représentations sur le consentement à un rapport sexuel (RS), la construction de sa sexualité et son rapport intime à l'autre.

Déterminer les représentations des différents aspects du consentement dans une relation intime chez les jeunes de 15-30 ans et les comparer selon le genre du répondant.

Analyse secondaire d'une enquête par questionnaire anonyme conduite auprès des jeunes de 15-30 ans résidant en France via les réseaux sociaux du 24/09/2021 au 11/10/2021 qui les interrogeait sur les violences conjugales et leur positionnement vis-à-vis des différents aspects du consentement pour un RS. Pour cette analyse, la partie sur le consentement est présentée. Vingt-quatre questions extraites de la littérature et de l'enquête Ipsos était proposées (Tableau 1). Il était demandé l'accord ou le désaccord avec les propositions selon une échelle de Likert en quatre points « Totalement d'accord/Plutôt d'accord/Plutôt en désaccord/Totalement en désaccord ». « Totalement d'accord/Plutôt d'accord » ont été ici regroupés par commodité de lecture. Les réponses obtenues ont été comparées selon le genre du répondant.

Au total, 3085/3369 (91,6 %) réponses ont été incluses, dont 3003/3085 (97,3 %) concernaient le consentement. Il y avait 2698 femmes (Groupe1, 89,8 %), 168 hommes (Groupe2, 5,6 %), 137 personnes se définissaient autrement (Groupe3, 4,6 %). Les réponses divergeaient également selon les genres (Tableau 1): les femmes étaient plus en difficulté sur les questions 3-7-9 en lien avec l'envie d'un RS et la demande de consentement du partenaire; les hommes étaient plus enclins à adhérer à des stéréotypes (questions 8-10-12-13-14-16-18-20) ; le groupe 3 était en difficulté sur l'expression du désir sexuel et de son propre consentement à un RS (questions 5-6). Une faible part de la population ne percevait pas certains contextes proposés comme des actes forcés (questions 15-17-19-22-23).

Nos résultats révèlent des stéréotypes de genre, tout comme la littérature. Pour une faible proportion de participants, les notions de «viol» restent abstraites. Ce point crucial est à ancrer lors des interventions d’éducation à la sexualité.

Violence entre partenaires intimes , Consentement , Genre , Stéréotype , Education à la sexualité

Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.