Prévalence des troubles dépressifs chez les parents d'enfants atteints de cancer - 20/04/23

Résumé |
Introduction |
Les pathologies graves comme le cancer chez les enfants peuvent avoir des répercussions grave sur la santé mentale des parents de ces enfants. Cependant, il existe peu de données au Maroc sur la prévalence des troubles anxieux et dépressifs chez les parents d'enfants atteints de cancer. Pour prévenir les troubles anxieux et dépressifs chez parents d'enfants atteints de cancer, nous avons réalisé cette étude.
Objectif |
Estimer la prévalence et décrire les facteurs associés aux troubles dépressifs chez les parents d'enfants atteints de cancer.
Méthodes |
Il s'agissait d'une étude transversale menée au CHU Ibn Rochd de Casablanca entre juin et octobre 2020 chez les parents d'enfants atteints de cancer admis au service d'oncologie pédiatrique, un mois après le diagnostic. Les données ont été recueillies par le biais d'un questionnaire auto-administré, puis l'échelle de Beck à 21 items (BDI : « Beck Depression Inventory ») a été appliquée pour évaluer la dépression. Le score total a permis d'estimer le niveau de dépression (Normale : 1-10 ; Troubles bénins : 11-16 ; Limite dépression clinique : 17-20 ; Dépression Modérée: 21- 30 ; Dépression grave : 31-40 ; Dépression extrême : >40) et un seuil de score total ≥20 a été fixée pour définir la dépression. En plus d'une analyse descriptive, une régression logistique a été effectuée pour évaluer les facteurs qui pourront être associés aux troubles dépressifs. RStudio Software a été utilisé pour les analyses.
Résultats |
Parmi les enfants atteints de cancer admis au CHU Ibn Rochd de Casablanca, 72 parents ou tuteurs de ces enfants ayant accepté de participer à notre étude, ont été inclus. La moyenne d’âge était de 36,25±8,98 ans chez les parents et de 7,43±4,45 ans chez les enfants. Les parents ou tuteurs étaient de prédominance féminine (84,7 %, n=61), marié (86,1 %, n=62) et sans activité professionnelle (86,1 %, n=62). Lors de l'admission, les lymphosarcomes (54,2 %, n=39) et les blastomes (18,1 %, n=13) étaient les cancers le plus fréquent chez les enfants. Un peu plus du tiers des enfants (20,8 %, n=15) avait reçu une chimiothérapie associée à la chirurgie. Par contre, 54,2 % (n= 39) des enfants avaient reçu uniquement la chimiothérapie. La prise en charge des enfants était assurée par le Régime d'assistance médicale (RAMed) dans 79,1 % des cas (n= 57), tandis que 1,38 % (n=1) n'avait aucune couverture sanitaire La prévalence des troubles dépressifs était de 8,3 % (n=6) chez les parents d'enfants atteints de cancer. Le score moyen de la dépression 4,46±3,81 selon l’échelle de Beck. Le sexe (p=0,003), l’âge (p=0,007), le niveau de scolarisation (p=0,002), la présence des antécédents dépressif (p=0,0001) et le nombre d'enfants (p=0,001) des parents étaient des facteurs liés à la dépression à l'analyse univariée. Par contre, excepté la présence des antécédents dépressifs (OR=4,5, IC 95 % : [1,32 ; 5,62]) chez les parents aucun facteurs n'était statistiquement associé à la dépression à l'analyse multivariée, bien que le sexe (OR=1,12, IC 95 % : [0,11 ; 5,62] femmes), l'état matrimonial (OR=2,30, IC 95 % : [0,32 ; 3,70] célibataires) et la profession (OR=1,26, IC 95 % : [0,13 ; 12,12] sans emploi) augmentaient le risque de dépression.
Conclusion |
Cette étude transversale a montré que la prévalence de la dépression reste faible chez les parents des enfants atteints de cancer. Cependant, la présence des antécédents dépressifs chez les parents pourrait augmenter ce risque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Troubles dépressifs, Cancer, Parents, Enfants, Prevalence
Vol 71 - N° S2
Article 101793- mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.