P045 - Issues obstétricales, maternelles et néonatales des patientes qui ont débuté un accouchement en salle de naissance physiologique. Etude observationnelle à la maternité du CH de Grasse (type IIb) sur une période de trois ans - 20/04/23
Résumé |
Introduction |
Le respect de la physiologie de la naissance est une demande des parents et des professionnels en augmentation. Il n'existe pas à notre connaissance d’étude conduite sur les issues d'accouchement dans une salle de naissance (SDN) dite «physiologique» en France, hormis le récent rapport sur les issues d'accouchements des femmes ayant accouché en maison de naissance (MDN).
Objectif |
Evaluer les issues d'accouchement des patientes ayant débuté leur travail en SDN physiologique.
Méthodes |
Etude observationnelle rétrospective, unicentrique, conduite au centre hospitalier de Grasse (Type IIb) auprès des femmes suivies en SDN physiologique entre le 01/01/2017 et le 31/12/2019. La salle « physiologique » est intégrée au bloc obstétrical sans détachement permanent possible d'une sage-femme. Les caractéristiques générales de la cohorte, le déroulé depuis le suivi de grossesse jusqu'au post-partum et le devenir néonatal ont été relevés; les variables ont été recueillies selon celles données dans le rapport d'activité MDN.
Résultats |
Au total, 519 femmes avaient un projet physiologique, 197/519 ont accouché en SDN physiologique (54 %). 168/197 (46 %) en SDN conventionnelle (exclues au cours du travail). Le motif principal d'exclusion était la demande d'analgésie médicamenteuse (45 %) le plus souvent en 1ère phase du travail par manque d'accompagnement. La cohorte accouchée en SDN physiologique présentait plus d'accouchements spontanés (99 % versus 73 %, RR=19,6[2,8-135,6]), de délivrances naturelles (92 % versus 37 %, RR=5,3[3,4-8,4]), de périnées intacts (38 % versus 19 %, RR=1,5[1,2-1,8]), de mises au sein en SDN (97 % versus 89 %, RR=2,1[1,1-4,3]) et de positions d'accouchement alternatives. A l'inverse, elle présentait moins d’épisiotomies (2 % versus 9,7 %, RR=0,38[0,2-0,9]), de lactates artériels pathologiques (RR=0,66 [0,4-0,9]), les efforts expulsifs étaient plus courts (moy. 16min versus 22min p=0,004). La réalisation des pH et lactates au cordon était moins fréquente (53 % versus 78 %, p<0,001). Les patientes en SDN physiologique restaient en majorité 3 jours (48 %) versus 4 à 6 jours (58 %).
Conclusion |
La SDN physiologique propose une prise en charge de la physiologie sans altération de l’état maternel et néonatal. Ces résultats sont très proches de ceux décrits dans les conclusions des issues d'accouchement en MDN. Sa pérennité dépend de la disponibilité des professionnels. Un poste dédié pourrait être envisagé de par la demande des couples et afin de limiter les transferts en salle conventionnelle par défaut d'accompagnement notamment à la douleur.
Mots clés |
Salle physiologique , Issues d'accouchement , Maison de naissance
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 71 - N° S2
Article 101687- mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.