P105 - Non reprise du travail après un accident de la route et relations à la détresse psychologique - Données de suivi d'une cohorte au Bénin en 2021 - 20/04/23

Résumé |
Introduction |
La reprise du travail marque une étape importante après un accident de la route. Il signe la récupération suffisante des capacités pour garantir une certaine productivité. Il est évident que cette étape est impactée par les incapacités physiques, l'accord est moins aisé à propos des incapacités plus liées à une détresse psychologique ; d'autant plus que ces incapacités sont bien souvent ignorées aussi bien par les patients eux-mêmes que par le système de soins dans le contexte des pays à ressources limitées. Les manifestations psychologiques post traumatiques telles que le Syndrome de stress post traumatique, les états anxieux ou les états dépressifs ont pourtant un impact possible sur la reprise du travail, vu leur caractère invalidant selon les cas. En vue d'une meilleure prise en compte de ces questions dans les politiques de prévention et de prise en charge, l’étude a pour objectif d'analyser les relations entre la reprise du travail à moyen terme, 12 mois après un accident de la route et les manifestations de détresse psychologique.
Méthodes |
Il s'agit d'une analyse des données de suivi à 12 mois d'un échantillon de 818 patients issu d'une cohorte hospitalière de 1871 victimes d'accidents de la route recrutés dans cinq hôpitaux au Bénin en 2019. Le stress post traumatique a été évalué avec le « Post-traumatic Stress Disorder Checklist Scale », tandis que l'anxiété et la dépression ont été évaluées avec le « Hospital Anxiety and Depression Scale ». Le test de chi 2 de Pearson a été utilisé pour les comparaisons
Résultats |
Pour cette évaluation réalisée à 12 mois après l'accident, la non reprise du travail a été rapportée par 17,1 % des patients. Par ailleurs, 24,7 % d'entre eux présentaient un syndrome de stress post traumatique nécessitant une psychothérapie et 27,4 % une symptomatologie certaine de dépression ou d'anxiété. Parmi les sujets n'ayant pas repris le travail, une proportion significativement plus élevée (55,1 %) présentait un syndrome de stress post-traumatique comparativement aux sujets qui avaient repris le travail (18,5 %) (p<0,001). De même la proportion de sujets présentant un état dépressif ou anxieux était significativement plus élevée (48 %) chez les sujets n'ayant pas repris le travail, comparativement aux sujets ayant repris le travail (22,5 %) (p<0,001).
Conclusion |
A moyen terme, la prévalence de la non reprise du travail reste élevée, de même que celles des manifestations psychologiques chez les victimes qu'elles aient repris le travail ou non. Prévoir dans une vision plus holistique de gestion des traumatismes issus des accidents de la route, une prise en charge plus précoce, anticipée et durable des manifestations de détresse psychologique permettra d'améliorer la récupération, la reprise du travail et par là, la productivité
Mots clés |
Accidents de la route , Travail , Désordres mentaux , Suivi
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 71 - N° S2
Article 101750- mai 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.