Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique dans le monde avec, environ 3,2 milliards de personnes qui sont exposées au risque de contracter le paludisme. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 93 % des décès surviennent en région Africaine de l'OMS. Le Mali fait partie des pays concentrant le plus grand nombre de cas de paludisme et de décès associés. Cette étude vise à déterminer le profil comportemental et d’évaluer l'impact des facteurs environnementaux sur la distribution spatio-temporelle du paludisme dans le district sanitaire de Tombouctou.

Une étude mixte a été réalisée sur les données d'entretien et les données historiques de surveillance hebdomadaire du paludisme de S1 de 2020 à S52 de 2021. Un entretien semi directif en face à face a permis de constituer le corpus qui a été soumis à une analyse catégorielle thématique. Le changepoint analysis a permis de découper la série temporelle de l'incidence en période de transmission. Une analyse en composante principales a été utilisée pour synthétiser les variables météorologiques et environnementales. La relation entre l'incidence du paludisme et les variables synthétiques a été déterminée en utilisant le modèle additif général (GAM) multivarié. Les coldspots et hotspots ont été détectés par SatScan à travers la méthode de balayage de Kulldorff.

Un total de 62 571 cas de paludisme a été enregistré dans le district sanitaire de Tombouctou sur la période de l’étude dont 31 179 cas en 2020 et 31 392 cas en 2021. En moyenne, 596 cas de paludisme sont enregistrés par semaine. L'incidence maximale observée était de 199,18 pour 10 000 personnes-semaine à la semaine 39 de 2020 et la minimale était de 6,09 pour 10 000 personnes-semaine à la semaine 31 de 2021. Le comportement des individus en termes de prévention, impacte l'augmentation de l'incidence du paludisme. L'analyse de la série temporelle a montré une variabilité inter et intra annuelle avec une période épidémique entre août 2020 et mars 2021. Le modèle GAM a mis en évidence la relation non linéaire entre l'incidence du paludisme et les facteurs météorologiques et environnementaux avec une p-value significative. Nos résultats ont montré une persistance des hotspots en période de haute et de basse transmission (HTP et LTP) (Figure).

L'intensification de la communication pour le changement de comportement (CCC) et la prise en compte du contexte géo-épidémiologique local pourront améliorer et renforcer les stratégies de lutte du paludisme en vue de son élimination.

Comportement , Malaria , Analyse spatio-temporelle , Hotspot , Facteurs météorologiques et environnementaux

Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts.