Ce travail propose d’étudier qualitativement l’analyse critique et l’utilisation des contenus numériques sur les réseaux sociaux par les kinésithérapeutes libéraux néo-diplômés. Trois hypothèses sont retenues : – Les kinésithérapeutes ont un regard critique sur les informations visionnées, vérifient régulièrement leurs sources et modifient leurs pratiques en fonction de ces données ; – Les kinésithérapeutes modifient leur pratique en faisant « confiance » aux influenceurs kinésithérapeutes et n’ont pas de regard critique sur ce qui leur est proposé ; – Les influenceurs en kinésithérapie n’ont aucun impact sur la pratique professionnelle des masseurs-kinésithérapeutes.

Sept entretiens semi-directifs ont été effectués auprès de kinésithérapeutes libéraux néo-diplômés. Les retranscriptions littérales des entretiens ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Les critères d’inclusion ont été définis dans le but de s’assurer d’une utilisation régulière des contenus numériques postés par les influenceurs MK par les MK diplômés d’état.

Cinq thèmes sont ressortis afin d’organiser les résultats : Utilisation des réseaux sociaux, les réseaux sociaux comme outil de partage des connaissances, apprendre grâce aux réseaux sociaux, les dangers des réseaux sociaux, esprit et analyse critique des masso-kinésithérapeutes.

Trois profils d’utilisation des contenus numériques sont présents. Un usage personnel, un usage professionnel basé sur une recherche active et une consultation professionnelle passive des contenus. Les professionnels consultent majoritairement les réseaux pour développer leurs connaissances rapidement, vérifient peu les sources car effectuer des recherches supplémentaires est trop chronophage dans leur pratique quotidienne. Ils vont donc faire confiance aux influenceurs kinésithérapeutes. Le partage de connaissances entre les professionnels de santé tend à se développer davantage sur les réseaux et la masso-kinésithérapie sera de plus en plus présente et visible pour le grand public. À l’avenir, un encadrement de ces contenus pourrait assurer une fiabilité des informations et poursuivre la valorisation de la kinésithérapie sans mettre en danger les utilisateurs.