Évaluer l’efficacité des applications numériques fournissant des exercices vidéo personnalisés pour soutenir la rééducation.

Suivant les recommandations PRISMA (2020), les bases de données MEDLINE, CENTRAL et EMBASE ont été consultés jusqu’en mars 2022. La sélection, l’extraction et l’évaluation du risque de biais (RoB2) ont été réalisées par deux évaluateurs indépendants. A été inclus tout essai randomisé contrôlé évaluant l’effet des applications numériques fournissant des exercices vidéo personnalisés soutenant la rééducation pour toute pathologie nécessitant une rééducation fonctionnelle. Le critère d’évaluation principal était la fonction en fin d’intervention, les critères secondaires comprenaient la qualité de vie, l’adhésion au programme, la confiance, la consommation de soin et les effets indésirables. Une méta-analyse a été réalisée lorsque les données étaient suffisamment homogènes, le niveau de preuve a été évalué par l’outil GRADE. (PROSPERO : CRD42022323670).

Dix études (sur 1641 articles identifiés) ont été incluses avec au total 1050 participants et une durée d’utilisation de l’application de 3 à 48 semaines. Le programme était créé par un masseur-kinésithérapeute dans 8 études. Sept utilisaient une application commercialisée. Huit impliquaient des adultes, une étude des enfants entre 6 et 17 ans et une étude des personnes âgées>60 ans. Sept études incluaient des patients atteints de troubles musculosquelettiques et 3 études des troubles neurologiques, 2 étaient basées sur des employés. Toutes les études incluses présentaient un risque élevé de biais pour au moins un domaine.

Il existe des preuves de faible qualité (score GRADE) que l’utilisation d’outil numérique pour accompagner la réalisation d’exercice améliore la fonction physique, la confiance dans la réalisation d’exercice et réduit la consommation de soin. En raison de la très faible qualité des preuves, les effets des outils numériques dans la diminution de la qualité de vie et dans l’adhésion aux exercices sont incertains. Aucune différence n’a été mise en évidence entre les groupes sur les effets indésirables.

Les applications numériques semblent être des outils intéressants pour soutenir la réhabilitation sans augmenter les effets indésirables. Le niveau de confiance dans les résultats reste toutefois faible à très faible, invitant à la mise en place d’études plus robustes pour confirmer ces résultats.