Situation de handicap et vécu d’usage de la canne simple après un AVC - 29/03/23
Résumé |
Introduction |
Le handicap moteur après un AVC nécessite souvent l’utilisation d’une canne simple. Le but de cette étude est de comprendre la relation entre l’expérience du handicap et les représentations de la canne. Cela permettrait une meilleure prise en charge bio-psychosociale du patient par le masseur-kinésithérapeute (MK) pour sa rééducation.
Matériel et méthodes |
La méthode qualitative a été choisie et neuf entretiens semi-directifs avec des patients atteints d’une hémiparésie post-AVC ont été menés. L’analyse des entretiens a été effectuée suivant les niveaux du discours et selon une approche thématique [1 ].
Résultats |
Trois thèmes ont été dégagés : le vécu de la situation de handicap, l’utilisation et la perception de la canne, et la place du MK dans cette situation de handicap. Le handicap visible et invisible entraîne une limitation du pouvoir d’action sur l’environnement, mais s’exprime différemment chez les participants. La perception de la canne fait partie intégrante de leur situation de handicap. Son rôle de marqueur social dépasse la fonction du maintien de l’équilibre. Une ambivalence est retrouvée entre l’indépendance permise par la canne et la dépendance à elle qui se crée. Cette sensation peut freiner la progression du patient dans sa rééducation créant une peur. Nous découvrons différents processus, de deuil et de résilience, qui permettent aux uns et aux autres d’avancer [2 ].
Discussion/conclusion |
Les discours des patients étant nuancés, nous ne retrouvons pas de concordance entre la vision du patient concernant sa canne et sa vitesse de marche [3 ]. Les déclins fonctionnels liés au handicap et à l’âge diminuent la mobilité en extérieur et la canne permettrait de maintenir cette mobilité [4 ]. Cette idée est ressortie des entretiens, mais la déambulation dans la rue reste une source majeure de limitation. Dans cette étude qualitative menée sur 9 patients, la saturation des données semble atteinte. L’analyse des données réalisée par une seule personne, peut-être une des limites de cette étude impactant le phénomène de triangulation.
Cette étude montre la nécessité d’une approche bio-psychosociale dans la prise en charge du patient et l’importance de comprendre le vécu de son handicap afin d’orienter la rééducation et d’adapter le discours du MK. De plus, il serait intéressant de travailler par groupe de patients au cabinet, afin qu’ils échangent sur leur vécu du handicap lors d’exercices pour contribuer au processus de deuil et de résilience.
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Vol 23 - N° 255
P. 67-68 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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