Marcher à travers des ouvertures horizontales : Quelles stratégies motrices pour les patients souffrant de lombalgie chronique non spécifique ? - 29/03/23
Résumé |
Introduction |
L’évaluation clinique de la lombalgie chronique non spécifique (LCNS) est généralement réalisée au moyen d’échelles ou de questionnaires faisant état d’une influence des facteurs cognitifs, émotionnels et comportementaux [1 ]. Une autre approche consiste à recourir à une analyse biomécanique, cependant peu d’études ont proposé une analyse dans des conditions se rapprochant de situations de la vie quotidienne, comme adapter sa locomotion à l’environnement [2 ]. C’est le cas du passage par une ouverture étroite, qui oblige à tourner les épaules tout en marchant [3 ]. Dans ce contexte, en utilisant la tâche de marche à travers une ouverture horizontale [4 ], cette étude vise à (1) comprendre l’effet de la LCNS sur les stratégies d’action en identifiant les valeurs de seuil critique (i.e., ratio largeur d’ouverture/largeur d’épaules correspondant à un changement du comportement moteur) et (2) caractériser les facteurs qui peuvent influencer ces décisions.
Matériel et méthodes |
Au total, 15 adultes asymptomatiques (AA) et 15 LCNS ont réalisé 3 séries de 19 essais randomisés de marche à travers des ouvertures allant de 0,9 à 1,8 fois la largeur de leurs épaules. Les paramètres cinématiques suivants ont été calculés : rotation des épaules, vitesse de marche, stabilité du tronc.
Résultats |
Le seuil critique est significativement plus grand dans le groupe AA (1,34) que dans le groupe LCNS (1,2) (p=0,003). Aussi, les participants LCNS marchent moins vite que les participants AA sans pour autant adopter des profils de vitesse différents.
Discussion/conclusion |
Les ouvertures de portes pour lesquelles les sujets LCNS commencent à adapter leur mouvement sont plus petites que les sujets asymptomatiques suggérant un comportement plus risqué, mais qui pourrait prendre son sens dans la minimisation des variables en lien avec la douleur. Des travaux futurs sont nécessaires pour mettre en relation ces données cinématiques avec les variables pouvant influencer la perception douloureuse (e.g., intensité, durée, kinésiophobie). Cette nouvelle approche offre la possibilité de mieux comprendre les stratégies d’action des patients LCNS dans le but de développer de nouveaux outils de suivi et de prise en charge clinique.
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Vol 23 - N° 255
P. 6-7 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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