Mécanosensibilité du nerf fibulaire superficiel et instabilité chronique de la cheville : étude transversale multicentrique - 29/03/23
Résumé |
Introduction |
L’entorse latérale de la cheville est l’un des traumatismes les plus fréquents. Mal soignée, son évolution peut entraîner une instabilité chronique de la cheville (ICC) dans 40 % des cas [1 ]. Un modèle de gestion de l’instabilité a récemment vu le jour [2 ]. Malgré l’implication probable d’un système nerveux sensibilisée chez les patients ICC, aucun consensus n’évalue ce critère. L’objectif est d’examiner le lien entre une cheville instable et une mécanosensibilité du nerf fibulaire superficiel (NFS).
Matériel et méthodes |
Pour réaliser l’étude transversale multicentrique, 10 participants avec une ICC unilatérale ont été sélectionnés, sur trois lieux différents. L’expérimentation consistait à réaliser un test de provocation neurodynamique du NFS sur la cheville instable et sur la cheville stable. Un inclinomètre permettait de mesurer le degré d’élévation en flexion de hanche jusqu’à la production d’une sensation dans le territoire du nerf. Le test de Wilcoxon a été utilisé pour la comparaison des moyennes de flexion de hanche et le coefficient de Spearman pour la corrélation entre l’amplitude de flexion de hanche et le score au questionnaire d’instabilité (CAIT).
Résultats |
Nous retrouvons une moyenne de 62,3°±13,5° du côté stable et de 39,3°±13,7° du côté instable, avec différence significative (55 ; p<0,01). Pour la différence d’amplitude de flexion de hanche et le score CAIT nous retrouvons une moyenne de 23°±11,6° pour la différence de mesure d’amplitude entre le côté stable et instable, et une moyenne de 17±6,02 au score CAIT. Avec un coefficient de corrélation r=0,11 (p>0,05), il n’y a pas de corrélation significative.
Discussion/conclusion |
L’étude s’intéresse à la sensibilité nerveuse par des manœuvres de provocation, la rendant originale. La plupart des articles parlent des altérations de la conduction nerveuse uniquement. De plus, le travail mené s’accorde avec trois articles récents [3 , 4 , 5 ] ayant des résultats similaires. Cela renforce l’intérêt de l’évaluation du système nerveux périphérique. Cependant, aucun lien de causalité n’est avéré sans ECR, laissant incertain l’intérêt d’un traitement.
La problématique nerveuse étant maintenant bien connue, ce travail est un premier pas vers une compréhension plus exhaustive des facteurs éventuels de ICC, amenant le kinésithérapeute à envisager l’examen du nerf.
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Vol 23 - N° 255
P. 38-39 - mars 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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