Les mutilations génitales féminines (MGF) sont définies par l’OMS comme « toute intervention qui modifie ou endommage intentionnellement les organes génitaux externes d’une femme pour des raisons non médicales et qui ne présente aucun avantage pour la santé des filles et des femmes » [1Organisation mondiale de la santé Classification des mutilations sexuelles féminine  :  (2008). 

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Dans le monde, environ 200 millions de femmes et de filles sont mutilées dans plus de 30 pays. Il existe des lacunes scientifiques concernant l’impact à court et long terme des MGF, selon le type et la gravité de l’acte pratiqué. Les objectifs de ce projet de recherche ont été d’identifier les conséquences des MGF sur les fonctions vésico-sphinctérienne (LUTS), gynécologique, sexuelle et psychologique chez les femmes concernées et les facteurs contextuels les influençant sur la base de 3 revues systématiques mixtes.

Les guidelines Prisma et JBI ont été utilisées. Pour chaque revue, une recherche d’études quantitatives, qualitatives et mixtes a été réalisée à partir des bases de données Pubmed, CINAHL, Embase et PsychINFO.

Au niveau urinaire, la prévalence des LUTS est significativement augmentée chez les femmes ayant subi une MGF avec une majoration du nombre d’incontinence urinaire mixte. La prévalence est d’autant plus élevée que la mutilation est importante [2Millet P., Vinchant M., Sharifzadehgan S., Vieillefosse S., Hatem-Gantzer G., Deffieux X. Troubles fonctionnels du bas appareil urinaire après mutilation sexuelle féminine : revue de la littérature Prog Urol 2019 ;  29 : 209-215 [inter-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Pour la fonction sexuelle, une diminution significative des scores totaux du FSFI chez les femmes mutilées par rapport aux femmes non mutilées a été constatée [3Nzinga A.M., De Andrade Castanheira S., Hermann J., Feipel V., Kipula A.J., Bertuit J. Consequences of female genital mutilation on women's sexual health – systematic review and meta-analysis J Sex Med 2021 ;  18 : 750-760 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Au niveau gynécologique, une corrélation entre la présence de MGF et la survenue des troubles obstétriques a été établie. Il a été observé que les femmes mutilées étaient plus exposées à une augmentation de la durée d’expulsion, au risque d’accouchement par césarienne en urgence, à la pratique d’une épisiotomie, à la survenue de déchirures périnéales et à la nécessité de réanimer le nouveau-né [4Bertuit J., Nzinga A.M., Le Jaouan M., Kipula A.J., Feipel V. Female genital mutilation: description and prevalence of obstetric and neonatal complications, a review of the literature  :  (2022). Article in submission.

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Enfin, au niveau psychologique, le PTSD, la dépression, l’anxiété et la somatisation sont les 4 troubles principaux montrant une prévalence significativement plus élevée chez les femmes mutilées versus non-mutilées. Les MGF de type II ou III ont été identifiés comme indices de sévérité des troubles [5Reman T., Balligand V., Abdulcadir J., Mukwege D., Bertuit J. Psychological consequences of female genital mutilation: a mixed-method systematic review  :  (2022). Article in submission.

Cliquez ici pour aller à la section Références].

Les MGF, quel que soit leur type, semblent affecter de manière significative les différentes fonctions pelviennes féminines ainsi que la santé mentale des femmes touchées. Cependant, une conclusion ferme sur la relation cause à effet des MGF sur ce sujet reste difficile à appliquer au vu des biais et limites méthodologiques des études inclues.