Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) constituent un enjeu de santé publique dans le monde, particulièrement au Congo, pays à ressources limitées.

Étudier la prise en charge des TSA à l’unité d’exploration neurocognitive du CHU de Brazzaville.

Il s’est agi d’une étude de cohorte prospective réalisée à l’unité d’exploration neurocognitive du CHU de Brazzaville sur une durée de 21 mois. Elle concernait les patients d’au moins 2 ans, adressés pour suspicion d’un TSA. La prise en charge a été faite conformément à l’algorithme établi dans la littérature et destiné aux professionnels de santé de 2^e ligne. Les variables étudiées étaient épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives.

L’autisme infantile (84,9 %) et atypique (15,1 %) sont les TSA mis en évidence. Ils étaient associés à une déficience intellectuelle (75,5 %) et aux troubles de conduite alimentaire (48,8 %). L’âge au moment du diagnostic était de 7,1 ans. Les modalités thérapeutiques étaient la scolarisation dans une école ordinaire (40 %), la rééducation orthophonique (91,5 %) et les thérapies comportementales (50 %). L’évolution à 9 mois était favorable (10,9 %), influencée par les thérapies instaurées (p<à 0,001).

La fréquence des TSA démontre qu’il s’agit de troubles en pleine expansion. L’âge tardif du diagnostic s’expliquerait par la difficulté des parents et du personnel scolaire à rattacher le comportement de l’enfant à une pathologie médicale, car peu sensibilisés à ce sujet. L’intégration dans une école ordinaire, couplée à une prise en charge spécifique montre que même avec un handicap, une progression positive peut être observée.

Les TSA sont fréquents à Brazzaville et la prise en charge améliore le degré de sévérité, confortant l’insistance sur le dépistage précoce et la scolarisation dans une école ordinaire pour faciliter l’insertion socio-relationnelle.