Certains patients suivis pour une maladie d’Alzheimer ont eu une TEP cérébrale au 18F-FDG normale, malgré une forte sensibilité et spécificité de l’examen dans le diagnostic précoce de la maladie.

Les principaux objectifs étaient d’étudier les caractéristiques de cette population de patients atteints de maladie d’Alzheimer sans anomalie métabolique en TEP, ainsi que de chercher à expliquer ces discordances.

Vingt-trois patients suivis pour une MA ayant un compte rendu de TEP cérébrale normal ont été sélectionnés au CMRR de Lille. Leurs données clinicobiologiques ont été recueillies (sexe, âge, ponction lombaire, niveau d’éducation, scores MMSE et MATTIS). Leurs IRM cérébrales ont été relues par un neuroradiologue. Les TEP cérébrales ont eu une double relecture (dont une par un expert), avec analyse visuelle et quantitative.

L’analyse visuelle a permis de classer les patients en 3 groupes: « MA » (n=5), « Autre » (n=9), et « Normal » (n=9) (Fig. 1). Dans le groupe « Normal », 4 TEP ont été recontrôlées dont 2 ayant évolué vers une maladie d’Alzheimer et une vers un autre diagnostic. Les niveaux d’éducation étaient majoritairement primaires ou secondaires (n=7/8, un n’était pas connu). Parmi les biomarqueurs, 33,3 % étaient aspécifiques. Les scores MMSE et MATTIS étaient diminués par rapport au groupe MA.

Parmi les 23 patients, 5 TEP étaient initialement évocatrices de MA à la relecture visuelle. Dans le groupe « Normal », les TEP ayant évolué ont été celles recontrôlées à plus d’un an de la TEP initiale. Les résultats aux tests neuropsychologiques étaient abaissés, avec une ponction lombaire aspécifique dans 1/3 des cas et une réserve cognitive plus faible.

Importance de faire relire la TEP par un expert et de la recontrôler à distance. Selon la clinique, évoquer une forme atypique de MA. Intérêt éventuel d’étudier la réserve cognitive.