À ce jour, il existe des dispositifs médicaux externes certifiés qui analysent le sommeil pendant la nuit, à domicile. Ces capteurs sont beaucoup moins contraignants que de passer une nuit à l’hôpital.

L’objectif de notre étude était d’évaluer la faisabilité et l’intérêt de l’utilisation d’un capteur de sommeil chez des sujets suivis en médecine du travail pour le dépistage du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).

Une étude transversale sur la prévalence du SAOS a été réalisée en utilisant le capteur Sunrise® chez une entreprise de 470 travailleurs. Trente-neuf sujets volontaires, n’ayant aucun état de SAOS connu, sélectionnés par le médecin du travail lors de la visite médicale annuelle sur la base de symptômes et/ou de facteurs de comorbidité, ont reçu un capteur pour une nuit test. L’échantillon est principalement composé d’hommes, et plus de la moitié des sujets travaillent en horaires décalés.

Selon l’indice de troubles respiratoires, 25 (64 %) et 11 (28 %) sujets avaient respectivement ≥ 5 et ≥ 15 événements par heure. Trois sujets avaient moins de 5 événements par heure. Quatorze sujets (36 %) présentaient une apnée du sommeil positionnelle. L’hygiène du sommeil a été discutée et 36 travailleurs (92 %) ont été orientés vers une thérapie myofonctionnelle.

Avant nous, d’autres auteurs ont dépisté le SAS sur le lieu du travail mais pas avec le capteur Sunrise®. Dans notre étude, un SAS a été mis en évidence chez la grande majorité des participants. Parmi cet échantillon de salariés, le taux de sujets malades est interpellant. Cela nous suggère que la sélection était suffisamment efficace et qu’il est intéressant de mettre en place une campagne de dépistage à large échelle parmi les populations de travailleurs.

Les capteurs de sommeil à domicile peuvent être utiles pour le dépistage du SAOS chez tous les employés. Ce dépistage pourrait être systématique lors de l’examen médical périodique. Nous sommes le premier service de médecine du travail à utiliser ce capteur en Belgique.