La physiopathologie des morts subites chez les patients avec épilepsie (SUDEP) repose sur une dysfonction respiratoire et cardiaque post-critique via une défaillance des centres respiratoires et cardiaques du tronc cérébral.

Notre objectif est d’étudier le lien entre les modifications électriques cardiaques et le risque de SUDEP afin d’en identifier des biomarqueurs prédictifs.

Nous avons mené une étude cas-témoins multicentrique chez des patients épileptiques décédés de SUDEP, appariement réalisé sur le sexe, le type d’épilepsie, la localisation du foyer épileptogène et la durée d’évolution. L’alternance de l’onde T était étudiée via la Modified Moving Average méthode consistant en un marquage des battements pairs et impairs (repos, hyperpnée, post-hyperpnée) pour mettre en évidence une différence d’amplitude de l’onde T. Les intervalles QRS, PR, QT, QT corrigé étaient également mesurés (Fig. 1).

Quinze cas et 15 témoins à ce jour ont été étudiés, sans alternance significative de l’onde T dans le groupe SUDEP quelle que soit la période d’enregistrement analysé (hyperpnée ou repos). Il existait en revanche un allongement significatif de l’intervalle QT mesuré pendant l’hyperpnée et QT corrigé au repos dans le groupe de patients décédés de SUDEP.

Les patients décédés de SUDEP semblent avoir des anomalies cardiaques décelables sur leur ECG. La détection de ces anomalies pourrait permettre d’identifier les patients les plus à risque de SUDEP. Ces données doivent être confirmées par des études de cohorte et des études prospectives.

Ce travail a permis de confirmer l’hypothèse d’un lien entre des modifications électriques cardiaques et le risque de SUDEP, ils ouvrent la voie au développement de biomarqueurs.