Épidémiologie des ruptures de l’anneau pelvien par traumatisme non-pénétrant à haute énergie : une étude rétrospective sur trois ans dans un centre de traumatologie de niveau I - 22/03/23
Epidemiology of high-energy blunt pelvic ring injuries: A three-year retrospective case series in a level-I trauma center
Résumé |
Contexte |
Les ruptures de l’anneau pelvien (RAP) à haute énergie représentent une lourde charge pour les hôpitaux traitant des blessés sévères. La prise en charge appropriée de ces patients dépend en partie de la connaissance des données épidémiologiques. Seules deux études épidémiologiques traitant des RAP à haute énergie ont été publiées durant la dernière décennie. Cette étude vise à déterminer les incidences globales et selon le sexe des RAP de type B ou C selon l’AO/OTA et leur fréquence parmi les traumatismes non-pénétrants à haute énergie. Elle présente également le spectre de ces blessures et compare leurs caractéristiques et leurs issues à celles des traumatismes non-pénétrants à haute énergie sans RAP de type B ou C.
Hypothèse |
L’incidence des RAP de type B ou C ne dépend pas du sexe et est d’environ 5/100 000/an.
Patients et méthodes |
La base de données prospective d’un centre de traumatologie de niveau I desservant environ 500 000 habitants a permis de répertorier rétrospectivement les patients ayant subi un traumatisme à haute énergie entre le 01.01.2014 et le 31.12.2016. Les critères d’inclusion étaient : admission au service des urgences en vie, traitement aigu complet dans l’institution des auteurs, âge >16 ans. Les critères d’exclusion étaient : blessures pénétrantes, par explosion, brûlure et électrocution, noyades, traumatismes à basse énergie, patients vivant en dehors de la zone desservie par l’institution. Trois auteurs ont classifié les RAP. Les données cliniques ont été extraites de la base de données.
Résultats |
L’analyse a porté sur 434 patients. L’incidence des RAP de type B ou C à haute énergie était de 3,8/100 000/an sans disparité de sexe (p=0,6697). L’incidence des traumatismes non-pénétrants à haute énergie était plus faible chez les femmes que chez les hommes (20,5 vs 51,6/100 000/an, p<0,001). La fréquence des RAP de type B ou C en cas de traumatisme non-pénétrant à haute énergie était plus élevée chez les femmes que chez les hommes (17,6 % vs. 7,9 %, p=0,003). Les patients avec une RAP de type B ou C étaient plus gravement blessés et nécessitaient davantage de soins que les autres patients souffrant de traumatismes non-pénétrants à haute énergie, mais ne présentaient pas de taux de complication ou de mortalité accrus.
Discussion |
L’incidence des RAP de type B ou C à haute énergie était comparable aux données publiées précédemment. Les femmes étaient moins susceptibles de subir un traumatisme non-pénétrant à haute énergie que les hommes, mais lorsqu’elles en subissaient un, elles étaient plus susceptibles de présenter une RAP de type B ou C. Malgré un Injury Severity Score et des besoins en ressources accrus, les taux de complication et de mortalité des patients ayant subi une RAP de type B ou C n’étaient pas différents de ceux des patients ayant subi un traumatisme non-pénétrant à haute énergie sans RAP.
Niveau de preuve |
III, étude de cohorte rétrospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rupture de l’anneau pelvien, Épidémiologie, Traumatisme à haute énergie, Traumatisme non-pénétrant
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 109 - N° 2
P. 251-256 - avril 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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