Les risques de toxicité cardiaque grave imputables à la clozapine sont connus mais rares. Selon les référentiels français, seul un électrocardiogramme (ECG) doit être réalisé avant instauration de la clozapine, cependant aucun protocole de suivi cardiaque après instauration du traitement n’est préconisé. Un arrêt de la clozapine immédiat et définitif est aussi recommandé en cas de survenue de myocardite ou de cardiomyopathie. Dans cet article nous rapportons le cas d’un patient schizophrène traité par clozapine pour qui une cardiomyopathie dilatée a été découverte. La balance bénéfice risque était en faveur de la poursuite de la clozapine associée à un traitement cardioprotecteur et à une surveillance clinique. Nous avons montré que malgré le suivi strict des recommandations françaises, il n’est pas toujours aisé de déceler une cardiomyopathie induite par la clozapine. De plus, une survenue tardive est possible, avec une découverte fortuite 2 ans après introduction du traitement. Cependant, il serait nécessaire de proposer également un suivi clinique et biologique sur le long terme des patients traités afin de détecter précocement une atteinte cardiaque comme la cardiomyopathie dilatée.

The risk of serious cardiac toxicity with clozapine is known but rare. According to French guidelines, only an electrocardiogram (ECG) should be performed prior to the initiation of clozapine, however, no cardiac follow-up protocol after initiation of treatment is recommended. Immediate and permanent discontinuation of clozapine is also recommended in case of myocarditis or cardiomyopathy. In this article we report the case of a schizophrenic patient treated with clozapine who developed dilated cardiomyopathy. The benefit-risk balance was in favor of continuing clozapine with cardioprotective treatment and clinical monitoring. We have shown that despite strict adherence to French recommendations, clozapine-induced cardiomyopathy is not always easy to detect. Moreover, a late onset is possible, with an incidental discovery 2 years after the introduction of treatment. However, it would be necessary to also propose long-term clinical and biological follow-up of treated patients in order to detect early cardiac damage such as dilated cardiomyopathy.