Les troubles du sommeil touchent une quantité non négligeable d'adolescents. Selon un sondage de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INVS) en 2018 sur le sommeil des jeunes (15-24 ans), les symptômes les plus récurrents sont la fatigue, le manque d'attention, l'irritabilité, la somnolence, mais aussi la tristesse. À l'adolescence, période charnière dans la vie d'un individu sur les plans affectif, social et physique, le sommeil joue un rôle primordial, notamment en influençant la régulation émotionnelle, la bonne maturation cérébrale, les performances cognitives et l'intégration sociale entre autres. Le trouble du sommeil le plus souvent rencontré durant l'adolescence, de par une modification des processus régulateurs des rythmes veille-sommeil, est le syndrome de retard de phase du sommeil. Celui-ci entraîne directement une dette de sommeil et, de ce fait, des répercussions importantes sur le fonctionnement diurne chez l'adolescent. Il nécessite la mise en place d'une approche cognitivocomportementale ciblée sur le sommeil et associée ou non à un traitement chronobiotique. Par ailleurs, l'adolescence peut être le lit d'apparition de pathologies psychiatriques dont l'intrication avec les troubles du sommeil est bidirectionnelle. La prise en charge spécifique des plaintes concernant le sommeil en parallèle de ces pathologies est nécessaire afin d'assurer une rémission et un meilleur pronostic à terme. Enfin, c'est à l'adolescence que peuvent également apparaître des pathologies du sommeil plus rares, appartenant au groupe des hypersomnies centrales, mais qui sont importantes à repérer et à traiter pour optimiser le pronostic fonctionnel de ces jeunes patients.