Les troubles du sommeil sont fréquents chez des patients avec une insuffisance cardiaque (IC). Nous avons émis l’hypothèse que les troubles du sommeil étaient associés à un mauvais pronostic chez les patients atteints d’IC.

Une étude longitudinale de 119 patients atteints d’IC a été réalisée pour évaluer l’association entre les troubles du sommeil et la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs (ECM). Les patients ont rempli des autoquestionnaires sur la somnolence, la fatigue, l’insomnie, la qualité du sommeil, les habitudes de sommeil, l’anxiété et les symptômes dépressifs et la consommation de médicaments du Système nerveux central (SNC). Les patients ont été suivis pendant une durée médiane de 888jours Des modèles de Cox ont été utilisés pour estimer le risque d’ECM.

Après ajustement sur l’âge, l’augmentation du risque d’ECM était associée avec la prise de médicaments du SNC, la qualité du sommeil, le score d’insomnie, ainsi qu’avec une latence de sommeil accrue, une diminution de l’efficacité du sommeil et du temps de sommeil total. Après ajustement sur la fraction d’éjection ventriculaire gauche et l’hypercholestérolémie, l’augmentation du risque d’ECM était associée avec les médicaments du SNC et le temps de sommeil total.

La consommation de médicaments du SNC et la diminution du temps de sommeil total étaient indépendamment associées à un risque accru d’ECM chez les patients atteints d’IC. Une évaluation de routine des troubles du sommeil devrait donc être envisagée pour prévenir la progression naturelle de l’insuffisance cardiaque.