Depuis les années 60, il a été établi que le rythme endogène de l’horloge circadienne était d’environ 24,5h en l’absence de tout donneur de temps. L’objectif de notre étude est de déterminer si un groupe de personne vivant hors du temps présentera le même rythme que précédemment observé et si ce groupe se synchronisera socialement ou non.

Pendant 40jours, 14 personnes (7 ♀ et 7 ♂) ont vécu isolés dans une grotte sans aucunes informations temporelles. Leurs cycles veille/sommeil ont été enregistrés en continue grâce à un actimètre (MotionWatch R, CamNTech®) 14jours en dehors de la grotte (Pré), dans la grotte (Per) et 14jours à la sortie de la grotte (Post). La température corporelle a été mesurée par une gélule électronique ingérable (eCelsius Performance, BodyCAP®).

Pendant 40jours, on enregistre en moyenne 29,25±2,56 cycles veille/sommeil avec une durée moyenne de 31,7h±8,0 par cycle (aucune différence entre les sexes). Le ratio temps de sommeil sur temps de veille reste similaire pour les 3 conditions Per-Pre-Post (35,9 %). Aucune synchronisation sociale n’est observée au sein du groupe. Les cycles de température sont tout d’abord désynchronisés des cycles veille/sommeil puis se synchronisent en fin de protocole sur une période de 30,25h±6,14.

Nous montrons pour la première fois que les personnes préfèrent suivre leur propre rythme interne plutôt que de se synchroniser au groupe lorsqu’elles sont isolées de toutes contraintes externes. La durée des cycles augmente sans pour autant changer le ratio veille/sommeil nécessaire à une bonne récupération.