La laryngectomie totale pour cancer du larynx 150 ans après sa description initiale, une chance et non une calamité: analyse STROBE - 22/02/23
Résumé |
Objectif |
Illustrer la chance et non la calamité que peut être, la laryngectomie totale au XXIe siècle pour un patient atteint d’un cancer laryngé.
Matériel et méthode |
Etude observationnelle rétrospective menée selon la ligne directrice STROBE. Comparaison de deux cohortes de patients avec un cancer laryngé non préalablement traité et opéré de laryngectomie totale: celle constituée des 123 patients colligés par Morell Mackenzie pendant les 15 années (1873–1887) suivant sa description et celle constituée des 53 patients consécutivement opérés au sein d’un service d’otorhinolaryngologie hospitalo-universitaire français pendant les 15 années (2006–2020) précédant le 150e anniversaire de sa première réalisation. L’objectif principal était la comparaison des taux actuariels (Kaplan-Meier) de survie et de contrôle locorégional. Les objectifs secondaires étaient la comparaison du taux de décès et de ses étiologies, des traitements adjuvants et des modalités de phonation.
Résultats |
Le taux actuariel de survie à 1, 3 et 5ans, respectivement, de 26,2 %, 13,1 % et 13,1 % au sein de la cohorte Mackenzie augmentait à 88,6 %, 68,4 % et 60,9 % au sein de la cohorte française (p<0,0001). Le taux actuariel de contrôle locorégional à 1, 3 et 5ans, respectivement, de 50,1 %, 40,4 % et 34,7 % au sein de la cohorte Mackenzie, augmentait à 83,7 % au sein de la cohorte française (p<0,0001). Le taux global de décès de 74,7 % au sein de la cohorte Mackenzie diminuait à 37,7 % au sein de la cohorte française (p<0,0001). Au sein de la cohorte Mackenzie, 97,8 % des décès étaient en rapport avec des complications post opératoires ou un échec loco-régional, pour 50 % au sein de la cohorte française. Métastases, secondes localisations métachrones et affections intercurrentes, non citées comme étiologies du décès dans la cohorte Mackenzie, généraient 45 % des décès au sein de la cohorte française. Aucun traitement adjuvant n’était utilisé dans la cohorte Mackenzie, pour 98,1 % d’évidement ganglionnaire cervical et 69,8 % de radiothérapie post opératoire dans la cohorte française. Les modalités de phonation n’étaient pas précisées dans la cohorte Mackenzie. 50 % des survivants dans la cohorte française utilisaient un implant phonatoire.
Conclusions |
Le XXe siècle a été le témoin d’un incroyable revirement. La laryngectomie totale dont les indications se sont réduites transforme l’étiologie du décès et ne laisse plus la personne opérée « in a state of abject misery » comme l’écrivait Morell Mackenzie en 1888.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Larynx, Cancer, Laryngectomie totale
Plan
Vol 140 - N° 1
P. 27-31 - février 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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